Lorsque sort Colin Mac Rae Rally, en 1998, c’est une claque retentissante que reçoivent en plein visage les amoureux de sports mécaniques. Je me souviens encore de ces sensations nouvelles lorsque j’avalais le bitume du tour de Corse au volant de la mythique Subaru Impreza.
L’ami Colin est lui au sommet de son art. Champion du monde en 1995, il est considéré comme le meilleur pilote de la décennie, terminant second des championnats 1996 et 1997, année ou il gagne 5 fois.
Une trajectoire quasi parallèle
Forts d’un tel succès vidéo ludique, Codemasters va fort logiquement enchainer les suites. Sans être révolutionnaires, les versions 2 (2000) et 3 (2002) se montrent efficaces. La série commence à s’installer, se reposant néanmoins sur ses acquis.
Une impression de stagnation qui ressort de la carrière de Colin, malgré son changement de volant, troquant son Impreza contre une Ford Focus. Gagnant tous les ans quelques courses, il ne fut jamais en mesure de reconquérir un titre de champion du monde. Sa carrière semblait derrière lui, et 2002 marquera d’ailleurs sa dernière victoire en championnat du monde.
Malgré un net essoufflement, et l’émergence de ‘tueries’ telles que Rally Motorsport, Codemasters continue à utiliser cette lucrative licence. Avec une version chaque année (Colin 04 en 2003, Colin 2005 en 2004 et Colin 2005 Plus en 2005), la série s’enfonce dans la médiocrité.
Pour notre pilote préretraité, ce sont les années galères. Malgré un volant chez Citroën, il signe une catastrophique 7e place en 2003. Privé de volant en 2004, il touche le fond en 2005, marquant 2 petits points sur une Skoda Fabia.
Cela sentait la fin de carrière, tant pour Colin que pour le jeu qui l’a accompagné durant toutes ces années. Mais les pilotes savent rebondir. Conscient que la jeune génération le surclassait en Rallye, notre ami Colin alla tenter sa chance sur d’autres surfaces : en rally raid, sur des courses off-road américaines, aux X-Games… C’est fort logiquement, collant parfaitement à la carrière de son champion, que la série Colin Mac Rae Rally allait rebondir, en nous présentant Dirt, véritable fourre-tout de la course auto, proposant des courses de Rally, de Rally Raid, d’Off road, de course de côte, de Super cross…
Trop de courses tuent la course ?
Vous l’aurez compris, le jeu est placé sous le signe de l’abondance et de la diversité. Loin du classicisme des jeux de rallyes, Dirt vous fera voyager. Abondance et variétés de courses donc, mais aussi de véhicules. 46 sont au programme, avec pour chacune de 2 à 5 robes différentes. De quoi jouer les collectionneurs !
Mais voilà, à vouloir proposer trop de choses distinctes, Dirt se perd en chemin. Car le gameplay, incroyablement arcade, donne tout sauf l’impression de conduire une voiture de rallye. Les freinages sont brutaux, les transferts de masses quasi-absents, le grip indécelable. La direction est beaucoup trop vive, et même après quelques heures de jeu, il n’est pas rare de zigzaguer en sortie de virage avant de retrouver une trajectoire rectiligne. Pire, prendre un virage à fond de 6ème demande un doigté délicat pour éviter de partir dans le bas coté tant la voiture tourne sec. Un comble pour un jeu typé arcade.
Ajoutez à cela une météo absente et une gestion des dégâts frisant le ridicule, Dirt n’est pas fait pour les puristes.
Une plastique irréprochable… ou presque.
Et pourtant, si le fond est décevant, que la forme est belle. A des années lumières d’un Forza 2, Dirt est splendide. Tout simplement splendide. Sans doute le plus beau jeu next-gen tous genres confondus.
La modélisation des véhicules est bluffante. Mais surtout, les environnements sont ultra-réalistes, et pour peu que vous soyez un adepte de la vue cockpit, vous en prendrez plein les yeux. Il n’y a vraiment rien à redire sur ce nouveau moteur graphique, baptisé Néon…
Vraiment rien à redire ? En fait, lors du test, le framerate n’a pas été irréprochable, loin de là. Et pour un jeu qui mets avant tout sa plastique en avant, cela fait tache.
Un multijoueur… absent !
A l’heure ou un Forza propose des courses à 8 sur le xbox live, on aurait pu penser s’éclater sur des tracés off-road en multijoueur. Et bien là encore, Dirt ! déçoit. Tout d’abord par l’absence de jeu en écran splitté, ce qui n’est pas étonnant vu le comportement peu flatteur du framerate en solo. Mais comme seul mode online, vous aurez droit à du contre la montre. Maigre pour ne pas dire ridicule.
Test réalisé sur Xbox 360.
Le verdict
- Ai-je été bluffé par la réalisation technique ?
Oui. Malgré les problèmes de framerate, Dirt est le jeu à montrer à ses amis pour montrer la puissance de la ‘next-gen’. - Ai-je pris du plaisir en testant ?
Non. La conduite est bien trop arcade, sans être plaisante pour autant. Passer des spéciales entières à zigzaguer n’aide pas à l’immersion. - Le test fini, ai-je envie d’y rejouer ?
Non. Dirt ! restera sur l’étagère, et ressortira sans doute pour tester mon futur écran HD.