Nous sommes en février et il fait froid sur Libourne. En ce début de soirée, comme les jours précédents, ma 360 engloutit la galette de Lost Odyssey. Alors que je n’en attendais rien, ce jeu va me faire vivre mes meilleurs moments vidéoludiques de ce début d’année 2008. Il va même m’offrir des instants privilégiés.
Je n’ai pas une énorme expérience des RPGs. J’ai pourtant connu très jeune les fantastiques sagas Phantasy Star et Y’s. Mais depuis : calme plat. Le néant. Je n’ai redécouvert le RPG qu’avec World of Warcraft. Et lors de ma désintoxication de ce dernier, comme pour mieux me sevrer, j’ai redécouvert le genre avec gourmandise. Oblivion tout d’abord, vite abandonné car trop ‘libertaire’ à mon gout. Blue Dragon ensuite, quasiment achevé (dire que je n’ai toujours pas réussi le combat final…). Et Lost Odyssey donc, dernier en date.
J’ai beaucoup aimé Blue dragon. Son ton enfantin, sa fraicheur, son dynamisme. N’ayant pas gouté à ce style depuis longtemps, je ne suis pas lassé de ce système de combat si spécifique aux rpgs japonais. Mais là où Blue Dragon m’a divertit, Lost Odyssey m’a mis une claque. Une énorme claque. De celles qu’on redemande avec entrain !
Je ne m’attarderais pas sur le gameplay, car ce n’est pas le point le plus marquant du jeu. C’est un RPG japonais ultra classique, à la difficulté mal dosée (le jeu est extrêmement difficile au tout début, pour devenir risible de facilité), aux graphismes soignés. Non, le choc vient d’ailleurs. Pour la première fois depuis longtemps, un jeu m’était destiné. Il était fait pour moi. Le scénario était écrit pour moi. Lost Odyssey devait me rencontrer et me toucher. Et il l’a fait le bougre.
J’ai été bouleversé (oui, le mot choisi est le bon !) par Lost Odyssey. Par la douleur permanente du personnage principal. Par ses 1000 ans de souffrance. Par ses 1000 ans passés à voir disparaître tout ce qui lui était cher, avec le sentiment permanent que tout recommencera perpétuellement et qu’il restera seul, à souffrir.
Ma situation personnelle à ce moment là a sans doute fait que ma réceptivité soit décuplée. Il n’empêche que j’ai pris ce jeu dans la figure, comme on prendrait un roman, un film, ou un air d’opéra. Le jeu vidéo élevé au rang d’œuvre d’art mature.
Nous sommes en février et il fait froid sur Libourne. Et pour la première fois à cause , ou grâce à un jeu vidéo, lors d’une splendide cinématique, une larme coule sur ma joue.
Lost Odyssey, toujours disponible sur Xbox 360.