La démocratisation du jeu vidéo a fait se multiplier la presse spécialisée, tout support confondu (presse écrite, télévision, internet), avec comme point central de la plupart de cette presse un élément incontournable, celui qui peut décider du succès commercial d’un titre : le test. Avec lui vient souvent le couperet final : la note. Mais comment noter un jeu vidéo ?
Chaque test possède son style d’écriture, en fonction bien souvent du public ciblé. Sans tomber dans la caricature, on n’écrit pas de la même façon si l’on travaille pour Joypad ou pour Libération. Untel fera un test exhaustif, listant et décrivant chaque composante du jeu, là où un autre choisira un angle d’écriture, en fonction de sa propre expérience ludique. On retrouvera du style informatif (à la 3e personne) ou du style narratif (à la 1ere personne).
Néanmoins, tous ces tests se trouvent quasi unanimement un point commun : la note finale. D’où le titre de ce billet, comment noter un jeu vidéo.
Qui dit note dit hiérarchisation. Noter quelque chose, c’est le juger par rapport à autre chose. Et c’est là que se pose un cas de conscience premier. Les jeux sont-ils comparables entre eux. Peut-on décider d’une hiérarchie ou l’on classerait, sur des critères forcements subjectifs, des jeux si différents que Gears of War et Viva Pinata, que Forza Motorsport 2 et Tomb Raider, que Zelda et Spore. Compare t’on des oranges et des tomates…
Une pratique presque consensuelle
Regardons un peu quels choix ont effectué nos ‘confrères’. Dans un environnement proche (la presse française), soyons clairs : peu de singularité. On note. Sur 10 ou sur 20. On note le jeu de manière globale, et on accompagne d’un petit résumé du test, ou alors on signale les points positifs ou négatifs.
Cela fait très scolaire, et c’est sans doute pour cela que ca nous semble si familier. Malheureusement et j’en reviens au point précédent, on compare des oranges et des tomates. On compare un jeu DS avec un jeu PS3, un FPS avec un jeu de sport. Et l’on s’y perd.
On s’y perd d’autant plus que parfois, on retrouve en plus de la note finale des notes par catégories. Petit exemple (qui commence maintenant à dater), ce test de Splinter Cell réalisé par Jeuxvideo.com. On y retrouve des notes par catégorie, avec un 18 en jouabilité mais un 16 en graphismes et un 12 en durée de vie… et un 18 en note finale. Doit-on en conclure que sur une console telle que la ps3, les graphismes importent peu ? Ou bien que la faible durée de vie d’un jeu n’a aucune importance au moment ou l’on décide de son achat ?
A l’étranger, 2 initiatives sont à souligner.
Famitsu tout d’abord, la référence japonaise, qui a pris le parti d’une note sur 40. L’idée est simple (et plutôt bonne). Chaque jeu passe sous les mains de 4 testeurs différents, chargé de noter sur 10. Si l’on conserve les travers du système de notation, cette initiative réduit le coté subjectif de la note. Une bonne note signifie que le jeu fait l’unanimité (oui je sais, une unanimité de 4 personnes, c’est une petite unanimité) ce qui est plutôt bon signe.
Edge ensuite, magazine britannique a la plume souvent sans concessions. Ce magazine a publié, il y a quelques années, un numéro sans aucune notation, estimant que le contenu du test se suffisait à lui-même. Le lecteur s’en trouva perdu et l’expérience ne fut pas reconduite. Des questions plutôt qu’un jugement
Et Fil@ire dans tout ca?
Quelle position prendre ? Fil@ire a pour vocation, entre autres, le test de jeux et il a fallu choisir une méthodologie. Celle ci a d’ailleurs évolué dans le temps. Nous avons pendant longtemps refusé toute notation, laissant le lecteur se forger sa propre opinion à la vue du contenu du test.
Notre position actuelle est la suivante. A la fin de chaque test, le rédacteur se pose une seule et unique question : est-ce que je recommande l’achat de ce jeu. Ce à quoi il réponds par :
- Oui. Si vous appréciez le genre du jeu testé, vous pouvez l’acheter les yeux fermés.
- Non. A moins d’être un fan absolu, vous pouvez économiser votre argent, le réservant à un achat plus judicieux.
- Pourquoi pas. Le jeu n’est pas exempt de défauts, mais il peut néanmoins plaire à un certain public. A acheter en connaissance de cause.
Certes, cela reste une notation. Certes, ce système ne s’affranchit absolument pas du principe de subjectivité d’un test. Mais notre role est de vous accompagner et de vous aider. Et en lisant un test, la question que vous vous posez est toujours la même : « Alors, c’est bien ou pas ? Je l’achete ou pas ? ». Et il nous semble tellement plus logique de vous répondre comme le ferait un de vos proches : « Oui, non, pourquoi pas ? »