« Si vous ne venez pas aux jeux vidéo, les jeux vidéo viendront à vous ». Croyez-en mes talents de voyance (j’ai notamment prédit que le prochain 1er Mai aurait lieu au Printemps), un jour cette maxime ornera le fronton du futur Ministère des Jeux Vidéo et son Ministre sera désigné par un grand tournoi de GTA253 : In ENA’s Hell.
De la science fiction ? Pas si sur, tant le jeu vidéo conquiert jour après jour de nouveaux territoires. Laissez moi vous contez ma rencontre fortuite avec Le Furtif !
Il était une fois un jeune (et beau (et fort (et intelligent (et modeste)))) rédacteur de Filaire contraint d’aller passer trois jours dans le Cotentin pour raisons professionnelles, loin des siens, et loin de ses manettes adorées. Perdu dans le vent glacial du Grand Nord/Nord-Ouest, notre héros se languissait de retourner en sa patrie. Heureusement, un grand banquet fut organisée pour réchauffer le cœur et les entrailles des courageux bravant les éléments de ce pays hostile et ceci dans un lieu d’exception : la Cité de la Mer de Cherbourg.
Abyss
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une sorte de musée consacré à la mer, et en particulier à ce qui se passe sous sa surface. Ce lieu est exceptionnel à plus d’un titre. Tout d’abord, il occupe le site de l’ancienne Gare Transatlantique (où se rejoignaient les trains de la Vieille Europe et les navires vers la jeune Amérique il y a encore quelques dizaines d’années) dont les salles d’origine au charme désuet laissent rêveur. Ensuite, le site propose une exposition passionnante retraçant l’histoire de la conquête des fonds marins. Elle regroupe plusieurs sous-marins (clou du spectacle : la visite du Redoutable, ancien sous-marin nucléaire lanceur d’engins de la Marine Nationale), un aquarium, des espaces thématiques attrayants sur le fond et sur la forme, et bien d’autres choses encore. Filaire n’étant pas un guide touristique, venons en tout de suite à ce qui a motivé l’écriture de ce billet.
A vos ordres Commandant !
La partie de l’exposition consacrée aux sous-marins propose diverses activités permettant de comprendre et d’expérimenter cet univers particulier, et notamment un jeu vidéo développé par DCNS (plus connu pour ses activités de défense navale) : Le Furtif. Ce jeu vous met aux commandes d’un sous-marin chargé d’une mission de reconnaissance en territoire ennemi. Assis au poste de pilotage reconstitué pour l’occasion, casque sur les oreilles, vous pouvez agir sur les gaz, sur les ballasts et sur la direction de votre submersible afin de mener à bien votre objectif sans vous faire repérer (et il n’est pas si facile de rester invisible et inaudible !). Vous avez 7 minutes pour terminer la mission, une durée de vie plutôt judicieuse puisqu’elle permet de limiter l’attente des autres visiteurs voulant tenter l’aventure. J’ai abandonné après seulement deux tentatives. A la première, je me suis fait repérer au bruit en percutant un haut-fond et à la seconde j’ai dépassé le temps imparti à force de prudence. Il faut dire que les petits fours disparaissaient à vitesse grand V à l’étage supérieur !
Le jeu est plutôt beau, dommage que les décors soient si dépouillés, et les bruitages sont d’honnête facture. Le gameplay n’est pas particulièrement excitant mais l’ambiance très immersive rend l’expérience très agréable, surtout dans ces conditions optimales. Bien sûr le jeu ne justifie pas à lui seul la visite mais c’est un petit plus bien sympathique. De plus, il est agréable et réconfortant de constater que le jeu vidéo change petit à petit de statut dans la société, en entrant par exemple dans les musées, surtout quand la réalisation (tant du jeu que de l’ambiance) est si soignée.