Et non ce n’est pas encore aujourd’hui qu’on parlera ici de votre peur du noir, mais bien du fils spirituel de Samus Aran et Simon Belmont, du digne représentant d’un genre qui connut son apogée à l’époque des consoles 16-bit, d’une vraie pépite du XBLA, j’ai nommé : Shadow Complex.
1 – Shadow Complex est jeu d’action et d’exploration
A l’origine du jeu on retrouve Chair Entertainment, un studio assez méconnu devenu dernièrement une filiale d’Epic Games (connu pour les séries des Unreal et des Gears of War entre autres). Développé en exclusivité pour la Xbox360, Shadow Complex est un jeu d’action « à l’ancienne », c’est-à-dire dans la droite ligne des Metroïd et Castlevania des années 90, où vous devrez explorer les décors de fond en comble à la recherche de bonus et de salles secrètes tout en affrontant vos ennemis. Il est sorti le 19 août dernier pendant le Summer Of Arcade.
2 – Un jeu qui ne conviendra pas aux enfants
Le système PEGI a décidé de classer le titre dans la catégorie 16+ en raison de la présence d’éléments violents. Malgré la relative violence des combats, notamment lors des actions contextuelles déclenchées pendant les affrontements au corps à corps, cette décision parait excessive et un 12+ serait à mon avis suffisant et permettrait un accès plus large à ce titre de qualité. D’autant que la difficulté et les aides paramétrables rendent le jeu accessible à tous les joueurs.
3 – On révise les classiques
Lors d’une romantique randonnée en montagne, Jason Flemming voit sa fiancée se faire enlever par d’étranges soldats, tout droit sortis d’un film de science-fiction. N’écoutant que son courage, notre héros s’élance à la poursuite des ravisseurs qui entrainent sa belle dans les méandres de leur base secrète, dissimulée sous la montagne. Il devra alors user de tous ses talents et de son entraînement de soldat d’élite pour la retrouver et la libérer des griffes de cette milice.
Bien que simplissime, le scénario de Shadow Complex s’avère plaisant grâce à sa dimension caricaturale et quelques touches d’humour bien senties. De plus, les développeurs ont eu la bonne idée de le rendre assez discret dans le déroulement du jeu et de le distiller par petites doses tout au long de l’aventure, juste ce qu’il faut.
4 – « C’est dans les vieux pots… »
Comme indiqué un peu plus tôt, Shadow Complex reprend le principe et le déroulement de jeux mythiques comme Metroïd et Castlevania en les adaptant au goût du jour. Vous dirigerez donc Jason de salle en salle à la recherche de votre promise en glanant de nouvelles armes et aptitudes au fil de votre périple. Chaque nouveauté débloquée vous ouvrira les portes de zones jusque là inaccessibles et vous devrez donc régulièrement revenir sur vos pas pour explorer chaque recoin des niveaux. Il est bien sûr possible de terminer le jeu en limitant au minimum cette partie exploration mais il serait bien dommage de passer à côté d’un bon challenge et cela réduirait dramatiquement la durée de vie tant cette composante fait partie intégrante de ce style de jeu.
Le gameplay est simplement exemplaire, autant dans les phases de shoot que celles de plate-forme/exploration. Jason court, saute, tire, s’agrippe aux rebords, lance des grenades, dans l’ordre et dans le désordre, voire même tout en même temps, avec une grande fluidité. De plus on ne vous demandera pas ici de réussir vos acrobaties au millimètre près pour progresser dans l’aventure. Quelques passages bien corsés attendent tout de même les courageux qui tenteront de récolter les derniers trésors cachés !
Les différentes armes et aptitudes qui s’ajoutent progressivement à votre panoplie de super soldat renouvellent le gameplay à un bon rythme, ni trop lent (pour ne pas s’ennuyer), ni trop rapide (pour bien appréhender les spécificités de chacune).
Notons qu’en plus de l’aventure principale, Shadow Complex se paie le luxe de proposer un mode Défis, à mi-chemin entre un entraînement et un parcours du combattant, qui constitue un petit plus bien agréable et rallonge la durée de vie de manière honnête (en opposition aux jeux qui l’allongent de façon artificielle en vous demandant de refaire encore et encore la même chose avec d’infimes différences, comme des costumes par exemple).
5 – Une réalisation optimisée
Shadow Complex s’appuie sur l’Unreal Engine 3, le moteur graphique renommé de sa maison mère Epic, qui a déjà fait ses preuves à de nombreuses occasions. Les gars de Chaise Divertissement ont eu la brillante idée de l’employer de façon originale en développant un jeu en 2,5D. Que les scientifiques se rassurent, il s’agit juste d’un abus de langage pour désigner un jeu en 3D n’utilisant que partiellement une dimension (la profondeur en général). Ainsi, vous dirigez Jason comme dans un jeu 2D, sur un seul plan et en vue de côté, mais les ennemis peuvent aussi patrouiller ou surgir depuis le fond des décors, un système de visée semi-automatique vous permettant de tirer dans la profondeur. Ce parti pris graphique a en plus l’avantage d’être économe en termes de puissance de calculs, ce qui a permis aux développeurs de s’en donner à cœur joie avec des graphismes magnifiques : l’animation et la modélisation sont de très bonne facture, les décors flattent la rétine, notamment en extérieur, et les effets de lumière sont splendides. On regrettera toutefois un léger manque de diversité au niveau des ennemis et des décors qui, bien que justifiable d’un point de vue scénaristique, peut se révéler un brin frustrant pour ceux qui cherchent à finir le jeu à 100%.
Au niveau sonore, Chair rend une copie correcte avec de bons bruitages et des musiques discrètes donc peu mémorables (à part celle de la salle inondée qui colle parfaitement à l’ambiance).
Essayé via la démo et bien sympa 🙂