Le 9 février, 20 experts de la Fédération Équestre Internationale se réunissent.
Le thème de la réunion : est-ce que l’hyperflexion (ou Rollkür) peut être considérée comme une méthode de travail adéquate pour des chevaux de compétition ?
L’hyperflexion a scindé le monde de l’équitation en deux. D’un coté ceux qui sont complètement contre et de l’autre ceux qui sont pour.
L’hyperflexion c’est quoi ? Difficile à dire en 2 mots mais simple à observer. Tous les cavaliers ont déjà pu voir des chevaux en hyperflexion. C’est un cheval dont le menton touche ou presque le poitrail.
Certains cavaliers obtiennent une hyperflexion sans être cavalier de haut niveau. Mettez dans les mains d’un cavaliers débutant un cheval sensible avec un mors pelham , il y a fort à parier qu’en tirant exagérément sur ses rênes le cheval se mettra dans cette position en défense. Cependant dans ce cas, l’hyperflexion vient d’une maladresse du cavalier.
Le problème de l’hyperflexion pour la FEI ne concerne pas les cavaliers débutants.
L’hyperflexion existe à haut niveau. Les experts vont tenter de répondre à la question fondamentale qui divise les cavaliers : peut-on utiliser la méthode de l’hyperflexion dans l’entrainement de son cheval de compétition ? J’espère au moins qu’il vont arriver à définir des limites (à partir de quel moment le mouvement est vraiment néfaste pour le cheval – Quand parle-t-on d’hyperflexion ?).
L’hyperflexion (comme sur la photo) est une dérive du travail « bas et rond » à la manière allemande. Je pense faire un article spécial « Bas et rond » pour tenter d’expliquer d’expliquer ce que c’est. J’essaierai de donner la définition française et allemande du terme, qui sont différentes.
Dans le petit monde des experts (les 20 présents lors de la réunion), seul le Docteur Gerd Heuschman est complètement contre le procédé. Il a d’ailleurs écrit un très bon livre « Dressage moderne, un jeu de massacre » (que j’ai aussi eu à noël et que je vous présenterai prochainement) où il dénonce l’hyperflexion entre autre. A 1 contre 20 la bataille sera évidemment difficile.
Vous vous en doutez je suis contre l’hyperflexion. Je ne peux pas être à la fois convaincue que l’on peut monter en harmonie avec son cheval, en légèreté, et à la fois penser que l’hyperflexion (comme on peut la voir sur les carrés de dressage ou les terrains d’entrainement) est utile. De plus, lorsque l’on voit anatomiquement l’effet de l’hyperflexion telle qu’elle est pratiquée on ne peut qu’être convaincu de son effet néfaste pour le cheval (à voir dans un prochain article).
Il reste moins de 5 jours avant la réunion. Je vous invite donc à signer, comme moi et nombreux autres cavaliers, les différentes pétitions contre l’hyperflexion. Elles sont nécessaire à la prise en compte de notre opinion dans ce débat.
Les pétitions se trouvent sur internet aux adresses ci dessous. Un mail de confirmation est à renvoyer (ne l’oubliez pas).
Concernant l’hyperflexion je souhaite amener un point de vue qui devrait éviter de tomber dans les extrèmes: l’hyperflexion tel qu’elle est demandée par les équitants pratiquant le concept de pousser dans les jambes pour envoyer le cheval sur la main peut amener, à son paroxisme cette attitude qui fait polémique. Suite à cette façon de faire le cheval peut y trouver un refuge lui permettant d’échapper aux contraintes d’aides trop exigentes. C’est aussi le but recherché de la part de dresseurs qui ayant le cheval dans cette attitude y trouvent un confort relatif et sécurisant dans la recherche de la soumission aux aides.Dans tout les cas, tant que l’hyperflexion est obtenue ou recherchée par la méthode « Germanique », les conséquences seront nuisibles.
Par contre, la recherche de l’hyperflexion, appelée aussi « ramené outré », obtenue à l’arrêt puis progressivement en mouvement en utilisant les flexions de Baucher complétée par les précision de J.C Racinet,permet de confirmer le relachement et la flexion décontractée de l’ensemble des cervicales et de la base de l’encolure. Pris sous cet angle et sans en faire une fin en soi, cette attitude peut être juste à obtenir tant qu’elle ne modifie pas ni l’équilibre du cheval en mouvement, ni la légèreté du contacte, ni la facilité de déplacement et qu’elle s’obtient facilement et sans défense sans l’utilisation des jambes. A cette fin là uniquement elle est une confirmation que le travaille du cheval est réalisé dans une cohérence tenant compte du bon fonctionnement biomécanique de l’avant main du cheval sur le plan ostéopathique.
En Equitation de légèreté, la demande occasionnelle et ponctuelle de l’hyperflexion peut être considérée comme la confirmation d’un cheval décontracté et acceptant dans le relâchement le contact dans le maximum de la flexion cervicale. c’est un test pas un but!
Il serai dommage que suite à cette polémique des cavaliers pleins de bon sens restent dans l’hésitation de chercher l’hyperflexion comme test qui pourrai leur fournir la confirmation de la bonne avancée de leur travail.