La psychologie du cheval au début du XXème siècle. Je n’aurais jamais pensé qu’un livre comme ça puisse exister à cette époque en France. Et le pire, c’est qu’il a l’air encore d’actualité…
Grâce à mes parents, j’adore les livres. Lorsque j’étais petite nous allions dans une « bouquinerie » à Ajaccio afin de trouver des livres anciens : moi sur les chevaux et mes parents sur la Corse. Ce matin, en ouvrant un recueil de médecine vétérinaire de 1902, je suis tombée nez à nez avec la présentation d’un livre de 1901 L’âme du cheval de Adolphe Guénon.
Bien évidement, le titre m’a de suite attirée vous vous en doutez. Qu’est-ce que ce vétérinaire militaire allait-il bien pouvoir raconter du cheval ?
Il souhaite faire de son livre une œuvre nouvelle pour l’époque, se détacher des œuvres savantes. En outre, le livre n’est pas un précis de psychologie mais plutôt une approche.
J’aime beaucoup la façon dont M. Guénon parle du cheval : « ce n’est ni un automate, ni une machine qu’il faut manœuvrer par la statistique et la dynamique, comme trop d’écuyers et d’hippologues l’ont cru et le croient encore ».
La première partie du livre essaie de déterminer la mentalité du cheval. Pour le vétérinaire, le cheval est un mélange entre « être pensant », doué d’une mémoire représentative excellente, et « être sensible », impressionnable à l’excès. C’est cette émotivité (qu’il rapproche de celle des femmes ou de l’homme peureux*…) qui le font agir parfois bêtement.
La deuxième partie du livre parle ainsi logiquement de la peur du cheval. Pourquoi le cheval a peur ? Comment combattre cette peur ? Ou si elle n’est pas « curable » comment l’amoindrir ?
Ad. Guénon consacre la troisième et dernière partie du livre à l’étude des moyens dont dispose l’homme pour parler à l’esprit du cheval et inversement. Il semble avoir une vision révolutionnaire pour l’époque. Il dit par exemple que le cheval nous comprend mieux que nous arrivons à le comprendre.
Adolphe Guénon n’en est pas à sa première tentative. Il a écrit un livre sur les mulet (La grande histoire du mulet – 1899), avant celui-ci, où il vante les qualités de l’animal. Ce livre a été d’ailleurs re-édité en 1999, tellement ses mots étaient plein de bon sens.
J’ai réussi à trouver un exemplaire de L’âme du cheval sur Ebay en pas très bon état, il manque la couverture. Mais il ne coûte « que » 32 euros.
J’attends maintenant impatiemment de le recevoir.
Pour ceux qui ont plus d’argent, il existe un exemplaire en vente sur le site @rt du trot (mais il est tout de même à 140/170 euros).
* J’avoue avoir été « amusée » par la comparaison. Il faut se remettre dans l’état d’esprit de l’époque. Adolphe Guénon n’aurait pas pu écrire que les « hommes en général » peuvent être émotifs. C’est un militaire tout de même… 🙂 Et aussi parce que j’avoue moi même être émotive. Est-ce que je suis plus ou moins que les hommes, je ne le sais pas par contre.
Même su je sui profane en la matière, j’ai lu attentivement le texte qui apparait ci-haut. Il me fait penser au film intitulé « Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage », où le garçon de ferme du nom d’Antonin(Fernandel)doit amener Ulysse aux arènes d’Arles, mais qui, au fond, va pointer vers la Camargue et y amener son compagnon vers une retraite paisible et heureuse.
M.B.
Je ne suis pas sure d’avoir bien compris votre commentaire… Voulez-vous dire par là que l’auteur pensait pouvoir dire ce qu’est la psychologie du cheval et qu’en fin de compte il n’en parlera que très peu ou de manière erronée ? En gros qu’il a pu avoir la prétention de parler de quelque chose de trop compliqué ?