MAG : le non-test

Et finalement c’est arrivé. Après plus de 25 ans passés à jouer aux jeux vidéos, à penser aux jeux vidéos, à discuter de jeux vidéos et à donner mon avis sur les jeux vidéos, l’impensable m’arrive. J’ai testé MAG, et je n’ai absolument aucun avis à vous faire partager. Inquiétant ?

Bien sûr, il est important de rappeler en préambule que le FPS n’est pas mon style favori (même si certains m’ont laissé d’agréables souvenirs), et que je ne faisais donc pas partie de ces gamers alléchés par l’idée de pouvoir enchainer les headshots dans des parties multijoueurs gigantesques. Néanmoins, il en faut plus pour me décourager, et je ne commence jamais un jeu avec des a priori négatifs. Ça laisse la porte ouverte aux bonnes surprises, et je me souviens encore de ce jour merveilleux où j’ai reçu Lost Odyssey (titre dont je n’avais jamais entendu parler avant de le recevoir), qui est pour moi le meilleur RPG « haute-définition » de tous les temps. Mais je m’égare.

256 joueurs, la guerre est plus folle

MAG est donc un FPS exclusif à la PS3 incroyablement ambitieux, vu qu’il permet à 256 joueurs de s’affronter simultanément. Et 256 joueurs, c’est pas rien. Lorsque l’on sait comment ça rame dans World of Warcraft à Dalaran les soirs de Raid… Mais je m’égare encore. MAG réussit cette performance technique, et le fait de main de maître. Non seulement les 256 joueurs sont là et bien là, mais surtout ils se déplacent de manière fluide. Je n’ai rencontré quasiment aucun lag, malgré ma connexion internet digne d’un petit village perdu au milieu du Larzac. Impressionnant, d’autant qu’en plus de bouger, les 256 joueurs peuvent communiquer vocalement entre eux. Rien à dire, la technique assure !

Quand je serais grand, je serais mécanicien

Ambitieux, MAG ne l’est pas que d’un point de vue technique. En effet, si les modes de jeux ou encore l’arsenal sont vraiment d’un classicisme forcené, MAG se démarque par son système de progression astucieux. A la manière d’un RPG (ou d’un Modern Warfare), vos succès vous font gagner de l’expérience et vous permettent d’améliorer votre avatar. Vous deviendrez ainsi plus résistant ou plus précis, mais pourrez aussi acquérir des compétences de médecin ou de mécanicien (par exemple). Toutes les combinaisons sont possibles, et chacun pourra se créer le soldat qu’il souhaite.
Autre point à souligner, l’organisation des troupes. En effet, lâcher dans la nature 128 soldats contre 128 autres ressemblerait à une foire indescriptible. Dans MAG, les joueurs sont divisés en section, eux même divisés en escouade. Et chaque escouade (composée de 8 joueurs) aura ses propres objectifs à tenir, dirigée par un chef d’escouade. Riche et intéressant, à condition d’être équipé en conséquence (micro-casque obligatoire).

Un manque cruel de personnalité ?

Mais alors, qu’est-ce qui cloche ? Il a l’air bien après tout ce jeu ? Et c’est là que le malaise m’envahit. En effet, je n’ai pas aimé MAG, alors que je n’ai strictement rien à lui reprocher. Je n’ai pas d’arguments valables à avancer pour vous dire que non, je n’ai pas été très loin dans le jeu. Je n’ai aucune faille à exploiter pour vous dire que MAG est rangé sur mon étagère, et ne la quittera que pour un léger dépoussiérage de la boite.
Peut-être que MAG pèche par manque de caractère et de personnalité. En effet, le titre est brut, sans enrobage ni raffinement. Le scénario est inexistant, la charte graphique est terne et sans éclats. MAG fait dans l’efficace.

Peut-être que tout simplement, MAG fait partie des titres qui nécessitent un investissement un peu plus long que celui que j’ai bien voulu lui accorder, et qu’une fois les premiers niveaux passés, le jeu prend toute son ampleur. C’est sûrement vrai, mais je ne vais pas me forcer à jouer en attendant une éventuelle bonne surprise. Ce n’est pas à moi d’aller vers le jeu, c’est lui qui doit me captiver et me rendre prisonnier. Sur le coup, pari raté.