Quand on est cavalier, est-on forcément passionné de chevaux ? Plus le temps passe plus j’ai tendance à me dire que parfois ce n’est pas le cas…
J’ai l’impression qu’il existe deux types de personnes passionnées dans le monde équestre. Ces deux sortes de personnes, contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, ne sont pas forcément les mêmes. Enfin, plus le temps passe, plus je vieillis et plus j’en prend conscience. Il existe selon moi des passionnés de l’animal : le cheval. Et d’un autre coté, proche et souvent imbriqué il faut l’avouer, ceux passionnés par l’équitation. Petite remarque, lorsque je parle d’équitation je pense à toutes les formes d’équitation : Dressage, CSO, Cross mais aussi équitation de travail (américaine, camargaise…) et courses hippiques.
Un passionné de chevaux, lorsqu’il regarde un cheval, est de suite attiré par son physique, sa beauté, sa force.
La couleur du cheval est la première chose qu’il voit. Sa morphologie est tout aussi importante : est-il grand ou petit, as-t-il de beaux aplombs, une belle encolure ?
Ensuite vient le comportement. Est-il nerveux ou calme ? Crins au vent ou tressé ? Avec un cavalier sur le dos ou pas…
Le passionné de chevaux ne monte pas automatiquement à cheval ou n’a pas forcément envi de devenir un écuyer ou un champion de saut d’obstacle. Il ne rêve que d’une chose : voir ou être avec un cheval. Et ne pense qu’à une chose : le bien-être des chevaux.
Un passionné d’équitation, lorsqu’il regarde un cheval voit un tout. L’œil est attiré par plusieurs choses presque simultanément.
La couleur du cheval importe peu. Ce qui est important c’est l’attitude générale du cheval.
Si c’est un cheval au pré, il regardera l’aisance avec laquelle il se déplace, les éventuelles boiteries ou les problèmes musculaires (cheval maigre, peu ou « mal » musclé) et les aplombs. Il regarde aussi son comportement. Lorsqu’il bouge, le fait-il parce qu’il est énervé ou pour jouer ?
Si c’est un cheval monté, le passionné d’équitation regardera le cheval et le cavalier. Le cheval se déplace-t-il avec facilité ? Est-ce qu’il répond aux demandes de son cavalier ? Qu’est-ce que le cavalier fait de bien ou de mal ? Le passionné d’équitation est toujours beaucoup tenté de critiquer, de manière positive ( » le cheval s’est arrêté comme il faut à la demande invisible du cavalier ») mais aussi négative (« Le cavalier ne trotte pas sur le bon diagonal »).
Lorsque le passionné d’équitation monte à cheval il a toujours cette envie de se faire plaisir : réussir à se faire comprendre de son cheval, galoper dans un champ, sauter 1,20m, séparer un troupeau de vache…
Et c’est là que je vais avoir un avis un peu farfelus mais… un passionné d’équitation n’est pas forcément un passionné de chevaux !
J’ai ‘impression que beaucoup de cavaliers, passionnés d’équitation, perdent de vue la passion du cheval initiale. Celle qui est sensée leur faire dire « Comme c’est beau un cheval ! » ou « Comme j’aimerais savoir « bien » monter ! » ou « C’est impossible de faire du mal à cet animal si magnifique!« .
C’est j’avoue un peu compliqué à expliquer. Mais c’est la conclusion que j’ai en voyant toutes les dérives de l’équitation actuelle mais aussi passées.
L’homme à créé des centaines d’embouchures plus tordues les unes que les autres. Les enrênements sont utilisées par n’importe qui (mains experte ou pas). Les techniques de dressage non respectueuses comme le rollkür sont inventées sous prétexte que ça permet de muscler efficacement les chevaux…
Bref, l’homme est capable de faire n’importe quoi à partir du moment où la « performance » est là. Le passionné d’équitation, pris dans ce type d’engrenage, n’est plus passionné par le cheval mais uniquement par l’objectif d’être compétitif. Son plaisir personnel se fait au dépend de la santé physique ou mentale de son cheval.
J’ose tout de même croire encore que toutes les personnes dans le monde équestre sont passionnés. Certains me diront peut-être que j’ai tort. Mais je me dis que si la passion n’existe plus alors il n’existe aucun moyen d’inverser la tendance. Et comme je suis une optimiste de nature, je ne peux imaginer une telle possibilité.
Voici ma représentation personnelle et totalement subjective du monde équestre :
Pour vous aider à comprendre ce schéma, je dirais qu’il existe:
- beaucoup plus de passionnés de chevaux dans le monde équestre que de passionnés d’équitation.
- beaucoup de passionnés à la fois de chevaux et d’équitation.
- parmi les passionnés à la fois de chevaux et d’équitation, un petit groupe à la recherche de l’équitation de légèreté.
- un groupe plus réduit de passionné d’équitation sans être passionné de chevaux.
La photo utilisée pour l’image de présentation de l’article est de Maleva.
C’est en allant sur Wikio que j’ai trouvé ton blog. Il est vraiment très riche et très intéressant.
Sur le point particulier que tu évoques, je suis assez d’accord avec toi, mais moins pessimiste peut-être.
En outre, je dirais qu’il existe une autre catégorie : celle de l’éleveur. Celui pour qui le cheval est un tout, un organisme qu’il faut entretenir au mieux en respectant sa nature. L’éleveur est souvent technique, respectueux mais peu sentimental. Je fais une différence avec les personnes passionnées du cheval mais qui le considèrent comme un animal de compagnie, une espèce de peluche géante, dont il faut absolument se faire un ami.
Je crois que toutes ces attitudes sont respectables à condition de rester « sages ».
En tous cas, merci pour cet article qui soulève un point important et rarement traité… tabou peut-être.
Bonne journée. Cordialement
Je suis très contente de voir que mon blog est apprécié 🙂
Concernant l’article, c’est vrai que c’est un sujet qui est rarement mis en avant (dans les magazines ou forums). Mais si personne n’en parle, il ne peut pas y avoir d’amélioration.
Concernant la population des éleveurs, même si certains ne sont pas « sentimentaux », je pense que leur passion du cheval existe bel et bien. Je crois sincèrement que l’on ne peut pas être éleveur et ne pas être passionné.
Après l’attachement sentimental au cheval je pense que c’est d’un autre niveau. De nombreux éleveurs sont attachés sentimentalement à leurs chevaux. Mais c’est leur métier que de vendre leurs poulains. De la même manière les cavaliers professionnels qui achètent et revendent des chevaux.
A ne pas confondre avec les maquignons, où là c’est moins évident le coté passion du cheval… Dans tous les cas, il existe des gens sérieux et d’autres pas.
Je rejoins tout a fait ta pensée que toutes les comportements des gens sont bons à partir du moment où l’on reste sage. Mais c’est cette sagesse qui est dure à conserver 🙂
bonjour, il faut surtout pas montrer au cheval qu’on a peur de lui,
superbe blog