La superbe jument Sapphire, appartenant à McLain Ward, a été disqualifiée de la coupe du monde FEI Rolex. Celle ci était pourtant en bonne position pour gagner le concours, mais les vétérinaires de la FEI, appliquant le protocole à la lettre, l’on estimée « hypersensible ». Qu’est ce que cela veut dire exactement ?
Le terme d’hypersensibilité nous l’avons tous, plus ou moins, déjà entendu. Dans le monde du cheval, nous l’utilisons souvent pour caractériser un cheval qui est particulièrement émotif et qui réagit vivement à des stimuli, même très légers.
Le cheval qui sursaute à la moindre mouche plate est par exemple appelé hypersensible.
Il est une définition de ce terme que j’avoue avoir découvert ce matin en lisant les actualités équestres : la définition de la Fédération Équestre Internationale (FEI).
Depuis juin 2009, la FEI a organisé un nouveau protocole d’examen des chevaux. Dans les compétitions régies par la FEI (CSIs, CSIOs, Championnats et Jeux) les cavaliers sont obligés de présenter leurs chevaux aux vétérinaires afin de déterminer s’ils sont aptes à concourir.
Les examens consistent d’une part à une analyse thermique des membres grâce à une caméra. Le but est de détecter scientifiquement une chaleur anormale des membres. Beaucoup de cavaliers et vétérinaires font cela avec les mains, en palpant les membres et les tendons avant et après le travail pour vérifier que le cheval n’a pas de problème. Cette technique scientifique permet d’avoir une opinion claire et précise du problème et permet d’affirmer au cavalier que son cheval à « vraiment » quelque chose. Lorsque les membres sont trop chauds, trop froids ou que la différence entre les 2 est supérieure à 2°C, le cheval présente un problème et le vétérinaire peut refuser que cavalier présente sa monture au concours.
En complément de cette analyse de température, les vétérinaires procèdent à un toucher des membres, en des points précis. Si le cheval réagit « fortement » il peut être alors diagnostiqué comme hypersensible (en fonction des différentes analyses, avant et après compétition et examens complémentaires). Et cela, même si tout allait bien au niveau de la température du ou des membres.
C’est ce qu’il s’est passé pour la jument « Sapphir » lors de l’épreuve comptant pour la coupe du monde FEI Rolex (CSI) du vendredi 16 avril. Alors que ses examens de température des membres étaient bons, elle a présenté une hypersensibilité à l’antérieur gauche. Après délibération des vétérinaires, il a été décidé qu’elle ne continuerait pas la compétition. L’objectif de la FEI demeure la préservation de la santé des chevaux. Quitte à éliminer un cheval, même s’il ne boite pas.
Je ne me prononcerai pas sur la volonté ou pas du cavalier d’avoir sa jument hypersensible (a-t-il été malveillant ou pas, je n’en sais rien). Cependant je trouve que combiner la caméra thermique et la palpation systématique de tous les chevaux est très efficace. Le fait que tous les chevaux subissent le même examen est particulièrement positif. Ce n’est pas le cas des contrôles anti-dopages par exemple. Seuls les vainqueurs ou les chevaux tirés au sort sont contrôlés.
Je regrette que ce type d’examens ne soient pas appliqués au niveau régional. Évidemment sans caméra thermique (vu le prix qu’elles coutent)… mais si déjà un vétérinaire était présent lors des CSO pour palper et vérifier les membres des chevaux ce serait une (r)évolution. Dur à gérer c’est sur…
Et vous, qu’en pensez-vous ?
Liens intéressants à consulter pour de plus amples informations :
- Le règlement officiel de la FEI – 16/06/09
- Article concernant la disqualification de la jument Saphhire lors de la coupe du monde de CSI – Le matin.ch 18/04/10
- Fonctionnement de la thermographie : Site de Claude hamon
vos commentaires sont tout à fait pertinents cependant je tiens à vos préciser qu’en Belgique en tout cas, le juge ne peut éliminer une paire cavalier – cheval pour boiterie en épreuve de dressage: lorsque le juge soupçonne une boiterie, c’est le vétérinaire désigné par la fédération et présent sur place qui donnera son verdict.En cas de boiterie : élimination. Malheureusement, en régional, il n’y a jamais de vétérinaire officiel sur place.Par contre, le juge peut sanctionner dans ses cotations à chaque mouvement pour l’irrégularité de l’allure.
Le règlement de la FEI que je cite concerne les concours de saut d’obstacle mais je ne sais pas s’il s’applique aux concours de dressage. Il va falloir que je cherche l’info, parce qu’elle peut être intéressante.
Concernant les défauts d’allure en dressage, effectivement, la notation doit en pâtir.
Votre remarque sur les compétitions de dressage en Belgique nous donne une bonne idée de ce qu’il se passe ailleurs qu’en France. Je vous en remercie.