2 mois. Ça fait 2 mois jour pour jour que j’ai lancé Alan Wake pour la première fois, et je dois difficilement atteindre péniblement les 3 heures de jeu aujourd’hui.
Tout d’abord, pour ceux qui ne connaissent pas le jeu des Finlandais de Remedy (et tous ceux qui veulent se rafraîchir la mémoire), vous pouvez retrouver toutes les infos de base dans le compte-rendu de la soirée de présentation qui s’est déroulée en mars dernier.
Un scénario digne des maîtres de l’horreur
Le titre ci-dessus ne reflète malheureusement pas mon avis… C’est une des promesses faites par les développeurs pour expliquer les 5 ans de gestation du projet, et ma plus grosse déception concernant le jeu. En fait, l’idée de base, à savoir un écrivain plongé dans l’horreur d’un livre qu’il ne se souvient pas avoir écrit, est excellente mais la qualité d’écriture ne suit pas et le scénario use et abuse de cheap tricks pour faire avancer l’histoire. ATTENTION SPOILER. Et ce n’est pas comme si les gars de Remedy s’étaient contentés d’un petit deus ex machina pour rattacher les wagons d’une intrigue ultra développée, les problèmes commencent dès la scène d’intro ! Alors qu’Alan est sensé récupérer les clés de sa maison de vacances directement des mains du propriétaire, il accepte sans broncher celles que lui tend une vieille cheloue nimbée d’ombres sous prétexte que le proprio est en train de réaliser la dernière étape de son cycle digestif. Bon, c’est un peu tiré par les cheveux mais pourquoi pas après tout. Seulement ce n’est pas fini ! Monsieur et Madame Wake se rendent alors gaiement à la maison, qui n’est pas celle qu’ils ont loué du coup, sans s’apercevoir qu’il y a un truc qui cloche. Non mais sérieux, vous en connaissez beaucoup des gens qui louent une maison sans se soucier de savoir à quoi elle ressemble et sa putain d’adresse ?? Les phases de jeu ne sont pas mieux introduites et Alan enchaîne les décisions abracadabrantesques pour pouvoir retourner crapahuter dans la forêt en pleine nuit, de préférence seul et en slip. Sérieusement, le jeu se vante de ses inspirations cinématographiques ? Faut croire qu’il n’y a que des slashers direct-to-DVD à se mettre sous la dent en Finlande !
Le plus dommage c’est que ça ruine l’immersion alors que Remedy a fait du bon boulot sur l’ambiance. Les jeux de lumière sont excellents (heureusement vu qu’ils sont au centre du gameplay), les possédés ont un style graphique intéressant, l’ambiance sonore est soignée, les niveaux sont parsemés de détails très travaillés (comme les télés qui diffusent des émissions du genre Twilight Zone), etc. Même le format série télé avec ses « Previously, in Alan Wake » donne un petit cachet au titre. Seulement ça ne rattrape pas l’antipathie qu’on ne tarde pas à développer pour le personnage principal…
Tant qu’à faire, il aurait fallu la jouer à fond second degré en allant piocher dans les séries B, voire Z comme HOTD : Overkill par exemple, et assumer un côté foutraque qui excuserait les incohérences. Mais non, avant d’être un mauvais jeu Alan Wake est une mauvaise histoire.
La forêt où personne ne se perdra jamais
Laissons la déception du scénario de côté et venons en au jeu. Malheureusement ici aussi les bonnes idées sont gâchées par des défauts rédhibitoires, et pour un bon système de jeu basé sur l’utilisation de la lumière face aux ténèbres on se coltine une forêt-couloir doublée d’un système super répétitif et super scripté. On avance sur un chemin unique et à chaque nouvelle «salle» on a le droit à une cut scene annonçant l’arrivée d’une vague de possédés. On fait le ménage et on repart pour un tour. La recherche des caches d’armes et des pages du manuscrit (pitié ne me parlez pas de ces foutus thermos) trompe un peu l’ennui mais c’est très insuffisant.
«C’est beau. On se casse ?»
Quand on vous a promis la Joconde et qu’on vous donne un gribouillage fait sur un coin de nappe, difficile de s’en satisfaire. Et bien Alan Wake c’est un peu la même chose. On nous a promis un scénario digne d’un grand livre, une mise en scène digne d’un grand film, un monde ouvert digne d’un grand jeu et au final on a une histoire bancale, un abus d’effets (cut scenes, ralentis) et un jeu très limité.
Le pire, c’est que j’avais déjà perçu tous ces défauts en quelques dizaines de minutes lors de la preview…
Merci pour le spoil, espèce de cochon.
De mon coté, j’ai hâte de découvrir ce titre, tant il m’intrigue depuis le moment ou il a été annoncé.
Maintenant, tu me fais peur là, et peut être qu’on nous a survendu un simple « Alone in the dark » like manqué… 🙁
C’est pas faute d’avoir écrit : ATTENTION SPOILER !
Tu vas pouvoir juger sur pièce très bientôt si le facteur fait son boulot 😉