Shortbus de John Cameron Mitchell, catégorisé comédie dramatique, est sorti sur les écrans français en 2006 pour un public de 16 ans et plus. Ce film a été présenté en Sélection officielle, hors compétition, lors du 59e Festival de Cannes, en 2006.
Pourtant Shortbus est passé inaperçu et reste largement méconnu du grand public.
Synopsis
Les premières scènes peuvent rebuter. On y voit James, son caméscope à la main, filmer son urine colorer poétiquement l’eau de son bain ainsi que sa tentative réussie d’autofellation. On fait également la connaissance de Séverin, femme dominatrice habile avec son fouet et enfin Sofia s’adonnant scrupuleusement à ses devoirs conjugaux avec son mari Rob.
Tachons de les présenter plus amplement.
James partage sa vie avec un homme qui l’aime, mais il n’est pas heureux. Il souhaite accueillir dans son couple un nouvel homme pour tenter une expérience de vie à trois.
Severin, qui endosse son rôle de dominatrice contre rémunération, n’arrive pas à avoir une relation sérieuse avec un homme.
Sofia, conseillère conjugale, écoute et accompagne ses patients dans leurs problèmes de couple. Elle les conseille parfois sur la sexualité. Travail difficile puisqu’elle n’a jamais connu d’orgasme et simule lors de ses rapports avec son mari.
Tous ces personnages finissent par se croiser dans le Shortbus, lieu d’échanges en tout genre.
Le décor est posé, on suit l’histoire de trois adultes tourmentés : un homme en pleine dépression, une femme en pleine remise en question et une en quête de sensations…
Pourquoi ce titre ?
Le nom Shortbus évoque le célèbre car scolaire que connaissent tous les petits américains. Les enfants « normaux » empruntent le Schoolbus, le long bus jaune. Le Shortbus, plus court, qui le suit de près, est réservé aux handicapés, aux enfants caractériels ou aux surdoués, à tous ceux qui sont hors-normes et ont besoin d’une attention particulière.
Shortbus est, dans le film, un club underground à New York invitant à la discussion et l’échange sur la politique, l’art ou le sexe. C’est assurément un endroit hors normes.
Un film réaliste grâce à des scènes non simulées
Aucune star dans ce film, mais des acteurs amateurs particulièrement investis dans leur rôle.
L’impression de réalité de certains actes sexuels vient du fait qu’ils sont… réels. En effet, le réalisateur souhaitait que les rapports sexuels ne soient pas simulés. D’ailleurs tous les orgasmes du film sont certifiés authentiques par John Cameron Mitchell.
Une vision de la sexualité pas si fantasmée
Cette fable expose les questions véritablement existentielles taraudant le commun des mortels sur l’autofellation, la prostitution, la frustration, l’amour de l’autre, l’amour à plusieurs. Allez, ne faites pas vos prudes…
C’est un véritable film sur la quête sexuelle mais aussi sentimentale. Au delà des scènes érotiques voire pornographiques c’est bien d’Amour dont il est question. Quand de l’extérieur, ces femmes et ces hommes ont tout pour être heureux, on s’aperçoit alors que la vie est bien plus complexe. Notre rapport au sexe, dans notre monde actuel, est ainsi décortiqué sous quelques aspects. Incontestablement ne sont pas traités la misère, les drames familiaux, l’alcoolisme mais le film aborde certains petits tracas à caractère sexuel de la vie quotidienne. Car le sexe fait bien partie de notre quotidien. Si si !
Alors bien sûr, le passage par la case échangisme ou certaines relations sexuelles ne sont pas accessibles, volontairement ou involontairement, à tous et toutes. Les situations présentées peuvent sembler fantasmées.
Certains seront choqués de voir des sexes érigés, des scènes dignes d’un samedi soir sur canal + et d’aucun se sentiront mal à l’aise…
Mais franchement, l’atmosphère ouverte du film donne à réfléchir sur les relations humaines.
Outre la vision sexuellement franche affichée, Shortbus est un film rempli d’émotions.
Bémol
Et oui, dans un film, il y a toujours quelque chose qui cloche ou que nous n’aimons pas. Personnellement, une scène m’a profondément choquée . Celle où Rob et Sofia s’adonnent à une longue et harassante séance de sexe. Ils multiplient les positions acrobatiques, et excellent dans l’endurance, frisant la prouesse sportive.
Mais franchement voir un homme en plein acte, chaussettes aux pieds, est à la limite du supportable !
Passer de Valhalla Rising à Shortbus, ça c’est du grand écart !
En tout cas, merci pour la découverte de ce film. Et j’adore la conclusion 😀
Ma souplesse légendaire… Oui oui je sais! 🙂
Par contre, c’est pas sûr que tu le trouves dans ton vidéo club celui-là!