Mon mois Nanar vient de s’achever en apothéose par une nuit qui restera gravée dans ma mémoire.
Après quelques mois de sevrage nanardesque, cette période faste consacrée à un cinéma d’exception a débuté en douceur avec la projection d’Air Strike, aka «parle plutôt à mes burnes», organisée par Pas de pitié pour les navets. S’en est suivi, crescendo, la Nuit Retrogaming de Panic! Cinema dont je me suis fait l’écho dans ces pages. Mais tout cela n’est rien face au monument qui clôt ce festival du cinéma bis, face au Graal du Nanar, au Valhalla des mauvais films sympathiques : la Nuit Excentrique VII.
Organisée pour la septième année consécutive par la Cinémathèque Française en partenariat avec Nanarland, la Nuit Excentrique est un évènement incontournable pour tous les amateurs du genre. 4 films, des dizaines de bandes annonces, des centaines d’extraits, des milliers de fou rires, des millions de spectateurs (presque), it is the place to be !
This is Nanar !
Une telle soirée, ça se mérite. La difficulté pour obtenir le précieux sésame s’est révélée à la hauteur de l’évènement et c’est une véritable quête qui s’est imposée aux valeureux candidats à une place au Paradis.
Limitation à deux places par personne, ouverture simultanée de la vente sur place et en ligne, les données du problème étaient claires. Dans les starting-blocks dès 10h, 3 sur le net et 1 sur le terrain, pour une ouverture des guichets à 12h30 et en ayant besoin de 4 places, notre stratégie semblait au point. Seulement, les serveurs de la Cinémathèque ne sont pas vraiment dimensionnés pour tenir la charge des milliers de doux dingues décidés à passer une demie journée devant un écran géant et notre assaut se heurta à une muraille inébranlable d’erreurs système jusqu’au très définitif «les places pour cet évènement ne sont plus disponibles». Dépités par l’ampleur de notre échec, près à sombrer dans le désespoir, nous tirions un trait sur notre doux rêve…. Jusqu’à ce moment de grâce où, tel Neo dans la Matrice, notre ultime requête transperça le mur technologique et atteint le Très Haut.
Ce soir c’est grand soir
La Nuit Excentrique porte bien son nom. Dès l’apparition de Jean-François Rauger, directeur de la Cinémathèque et notre hôte pour la soirée, le public s’est révélé chaud comme une Suédoise et l’ambiance n’est pas redescendu une seconde jusqu’à l’aube. Spectateurs de qualité certes, mais programmation de qualité surtout ! Je ne peux pas vous refaire ici l’ensemble du programme vu le nombre hallucinant de pépites dénichées par les organisateurs mais vous pouvez avoir un aperçu de cette nuit hallucinante grâce notamment aux vidéos prises par 1kult lors de la soirée.
Introduction
Suède, enfer et paradis
Un mondo italien dénonçant la décadence de la Suède, cette nation de pornographes sans âme où les jeunes filles tuent leurs parents à coups de pieds après s’être offertes aux voisins. Un reportage édifiant !
Le lac des morts vivants
Le Plan 9 français, tout simplement. Film d’horreur ultra fauché, il porte les valeurs du Nanar à des sommets encore inconnus. Le scénario tenant sur un timbre poste, le film collectionne des scènes de remplissage défiant toute concurrence, dont une bonne vingtaine de minutes de plans nichon particulièrement gratuit. Je pourrais aussi vous dire que le film, tourné en Français, est doublé en Français en post prod, que les vues sous marines du lac sont faites dans une piscine dont on voit le mur, que ce charmant petit village français possède une géographie à géométrie variable (quand un personnage passe une porte, qui sait où il va arriver ? :suspens:), donc je me contenterai d’un cri de guerre salutaire : PROMIZOULIN§§§§ Un must see à réserver toutefois aux personnes entrainées, les débutants risqueraient de ne pas supporter le choc.
Les Barbarians
À la Cannon on a pas de pétrole, mais on a pas d’idées non plus. Par contre on a du pognon (un peu) et on aimerait en avoir encore plus (beaucoup) ! C’est ce qui a conduit à la naissance de cette copie de Conan où on retrouve deux magnifiques bœufs aux hormones à la place du futur ex gouverneur de Californie. Comme il n’y a pas de petites économies, les protagonistes passent leur temps à faire des aller-retours entre deux ou trois lieux visiblement pas distants de plus de quelques centaines de mètres : crédibilité +10. Le scénario, enfin la partie qui n’est pas repompée directement ailleurs, dépasse tout ce que vous avez pu imaginer, c’est du grand Nawak. Et avouons-le, c’est délicieusement nul.
Clash of the ninjas
Un 2 en 1 qui fait des efforts avec une forte proportion pour la partie occidentale du film, mais un 2 en 1 qui assure sa légende du coté nanar de la force. Pro-tip : 2 doubleurs pour 20 personnages c’est une idée de génie !
Pour finir, je voudrais remercier la Cinémathèque Française, Nanarland et mes Batars pour cette soirée d’anthologie. Je suis également obligé de remercier la Comtesse : finir une si belle nuit par une scène de profond bonheur, un jaillissement de joie et de béatitude, c’est magnifique. Les vrais le savent, la Comtesse est suédoise.
Tu sais quand même que des fois mon petit Djou, j’suis vraiment inquiet pour ta santé mentale!!! :p