15 années… Ca peut paraitre peu, mais dans le monde du jeu vidéo ce sont des siècles, une éternité… Il y a 15 ans donc, les passionnés de jeu vidéo découvraient Duke Nukem 3D, les yeux écarquillés. Il faut dire qu’en ces temps anciens, la nouveauté était fréquente. Techniquement, narrativement, commercialement même, les jeux vidéos étaient loin d’avoir atteint leur maturité, et les progrès étaient spectaculaires! Duke Nukem apparaissait alors comme un jeu « pivot », destiné à devenir culte pour beaucoup de joueurs de l’époque.
15 ans plus tard, et après des péripéties dignes d’un mauvais feuilleton sort Duke Nukem Forever, suite directe de Duke Nukem 3D. 15 années d’attente et d’espérance, n’est-ce pas un peu trop ? Ne risque-t’on pas être déçu quoi qu’il arrive d’un jeu que l’on a rêvé et fantasmé pendant si longtemps ?
Sex, beer and guns!
Un petit « pitch » pour ceux qui n’ont jamais croisé le chemin de Duke s’impose. Duke Nukem est un héros, un vrai, un dur, une icone à l’américaine bourrée de testostérone et de stéroïdes. Son job à lui, c’est de casser de l’alien, le plus brutalement possible, sans jamais égratigner son sex-appeal. Car Duke est un vrai macho à l’ancienne, mysogine, vulgaire, graveleux et beauf au possible. Un mix entre Rambo et Al Bundy en somme.
Duke Nukem Forever est donc un FPS réservé aux adultes. On y flingue de l’extra-terrestre à tout va, tout en prenant le temps de boire de la bière et de profiter d’une petite gâterie (oui oui…). Eloignez les enfants!
Bourré de références cinématiques, proche de l’esprit d’une série Z, Duke Nukem Forever fait franchement sourire. Oui, beaucoup de vannes sont de mauvais gouts, mais on en rigole quand même comme on le ferait d’une mauvaise blague sur les blondes. Mais est-ce que c’est suffisant pour en faire un bon jeu vidéo ?
Pétard mouillé…
Car pour tout le reste, Duke Nukem Forever déçoit énormément.
Techniquement, le titre accuse plusieurs générations de retard (le développement a commencé depuis des années et des années). Les textures sont grossières, les personnages sont laids et mal animés, et surtout, surtout, les temps de chargement sont horripilants. Même installé sur le disque dur de la console, chaque « scène » doit être chargée pendant environ 30 secondes à chaque fois. Et si vous avez le malheur de mourir après 10 ou 15 secondes de jeu parce que votre point de sauvegarde est mal placé (et parce que la difficulté est très mal dosée), c’est reparti pour 30 secondes de chargement… Insupportable.
Pour ne rien arranger, le jeu est découpé de manière incroyablement répétitive. Le principe est simple : un couloir (même en extérieur, un seul chemin ressemblant à un couloir est disponible, vous n’avez aucune liberté de mouvement) est suivi d’une scène un peu plus ouverte d’où vont arriver des hordes de vilains-pas-beaux, puis vous reprenez un autre couloir, puis une autre horde…
Gameplay basique, level-design à l’ancienne, réalisation indigne de 2011, vous aurez compris que ce Duke Nukem Forever ne m’a pas emballé. Et pourtant, j’en attendais énormément, trop peut-être. L’humour arriverait toutefois à sauver le tout du naufrage, si les temps de chargements insupportables permettait d’avancer sans perdre patience. Dommage, car Duke Nukem mérite d’exister sur la scène vidéoludique. Il reste à espérer une suite bien plus convaincante, ce qui n’est pas impossible vu que le titre devrait malgré tout très bien se vendre.
Ma note : 4/10
Version testée : Xbox 360. Merci à 2K Games pour l’envoi d’une version presse.
Bonus : les détails de la version presse
Je ne peux pas m’empêcher de conclure sur une petite photo vous présentant le contenu de l’édition presse que j’ai eu la chance de recevoir. Au programme : le jeu bien sur, des cartes postales, et surtout des chewing-gums et des préservatifs! Du Duke tout craché!
Hail to the King baby ! Ah ben non en fait