Il ne faut jamais avoir d’apriori à l’entame d’un test. C’est une vérité absolue malheureusement difficile à appliquer. Oui, je me confesse devant vous, j’ai pêché. En insérant le disque d’Ape Escape dans le lecteur de ma PS3, j’ai grimacé en étant persuadé d’affronter un jeu raté, développé à la va-vite. Pardonnez-moi.
Me voici donc blasé devant mon écran, sauvé de la léthargie par Florence surexcitée à coté de moi (un jeu PS Move avec des singes tout mignons en couverture, ca ne peut que lui plaire). Et là, première surprise : la cinématique qui défile sous mes yeux est juste splendide. Digne d’un film d’animation elle dévoile, en HD s’il vous plait, un semblant d’histoire et des personnages attachants. Florence est scotchée à coté de moi et ma moue boudeuse se transforme en rictus d’étonnement.
« Laissez-moi manger ma banane »
Place au jeu désormais. Le principe est simple : arriver au bout de 15 niveaux en récoltant des bananes sur le chemin tout en empêchant des singes montés sur ressort de vous voler les dites bananes. Pour ce faire on utilise le PS Move servant alternativement de lance-pierres (pour décrocher les bananes), de filet (pour capturer les singes) ou de divers gadgets (aspirateur de singes, bananizer…).
Le gameplay est donc simpliste, alternant des phases de précision (je vise les bananes avec le lance pierre) et des phases de grand n’importe quoi (je bouge le PS Move dans tous les sens pour que ce fichu filet veuille bien attraper ces singes voleurs de bananes), à cause d’une précision laissant vraiment à désirer. De plus, l’action est incroyablement répétitive vu qu’à l’exception de rares boss de fins, les niveaux se suivent sans aucune surprise.
L’adulte que je suis s’est amusé pendant environ 3-4 niveaux, avant de commencer à se lasser très sérieusement. C’était donc à Florence (5 ans ½ je le rappelle) de prendre le relais. Et là, excellente surprise. Peu habitué aux jeux sur consoles de salon (et donc peu habile avec les contrôleurs de jeu), Florence se débrouille parfaitement bien. Ce qui était pour moi un véritable défaut (le manque de précision du PS Move) devient un véritable atout pour elle. En effet, elle peut agiter son PS Move un peu n’importe comment, elle arrive tout de même à attraper les singes et à enchainer un, puis deux, puis trois niveaux. Miracle ?
Grimace de singe…
Je la laisse donc jouer tranquillement mais très vite, la voilà à la limite des pleurs (Florence a la larme facile) venant me demander de l’aide. Devant la difficulté des niveaux, la joie s’est transformée en frustration. Le temps d’enfiler ma cape de SuperPapa, je prend donc le PS Move en main devant les yeux brillants de ma fille, lâchant un magnifique « pas de problèmes mon ange, papa est là ! ».
L’effet aurait été vraiment réussi si je n’avais pas moi aussi lamentablement échoué devant le niveau 5… Me voilà reparti pour une nouvelle session de jeu beaucoup moins décontractée que la première, découvrant une difficulté parfois simplement hallucinante !!! De jeu pour enfant, Ape Escape s’est transformé soudainement en jeu pour progamer, froid et patient. Car les niveaux passant et la difficulté augmentant, le manque de précision du PS Move se fait de plus en plus ressentir, jusqu’à l’exaspération.
C’est impensable à dire pour moi vu l’apriori négatif que j’avais sur ce jeu, mais Ape Escape n’est pas passé très loin de s’imposer comme un des titres important de ma ludothèque (en le réservant à Florence, cela va sans dire). Mignon à souhait, plutôt joli pour un jeu de ce genre (loin des standards de la PS3, mais bien plus beau qu’un jeu Wii), ce jeu PS Move paye son coté répétitif et surtout son incroyable difficulté. Dommage, car il aurait pu être un magnifique jeu pour enfants.
Ma note : 5/10
Merci à Playstation pour l’envoi d’une version presse.
C’est dommage que le motion gaming ne soit utilisé que pour des jeux sans ambitions :\