C’est en ce 9 novembre que je me suis rendu dans une salle privée d’Universal pour voir La colline des coquelicots, le nouveau Ghibli et surtout le nouveau Miyazaki fils. C’est donc avec le souvenir mitigé d’un Conte de Terremer que je m’installe dans le confortable fauteuil de la salle de projection.
Le film nous plonge dans un Japon en pleine reconstruction, en 1963. Nous suivons alors la lutte du Quartier Latin, sorte d’assemblée générale des clubs d’un lycée de province, contre la démolition du bâtiment. Parallèlement à ça, nous sommes les témoins de l’histoire d’amour naissante entre Umi et Shun. Non, non, je n’étais pas endormi dans la salle ! C’est bien l’histoire de La colline aux coquelicots ! Réalisé par Miyazaki FILS ! Bon, outre le fait que Goro s’est éloigné à des kilomètres de cet univers onirique dans lequel il nous avait plongés dans ces œuvres précédentes pour rejoindre l’univers plus jovial de son père; le film est, pour moi, une réussite en demi teinte.
Certes, je l’accorde, les décors et l’ambiance, très typés année 60, sont justes formidables ! Le Quartier Latin est de toute beauté et on se croirait vraiment dans un bâtiment semblable au Rokkumeikan. Si le décor est irréprochable, les personnages, eux, sont comme une tâche sur un drap blanc. Leur design est sans inspiration, sans réel prise de risque de la part du fils prodige. C’est comme si vous preniez un paysage tiré d’une toile de maître pour y apposer des autocollants offerts avec la première boîte de gâteaux venue. Pour empirer les choses, Umi, comme Shun, comme Sora, la soeur d’Umi, comme chaque personnage, n’ont pas de réelle psychologie. Certes, c’est difficile à développer sur une heure trente de film mais là, c’est assez difficile de concevoir aussi plat et caricatural que ça.
Que lui reste-t-il alors ? Une histoire un peu trop prévisible malheureusement, mais qui explore des thèmes délicats et assez sensibles, comme la perte d’un proche ou les amours interdits. Et un réel respect pour ce qui était le Tokyo des années 60, avec cette effervescence autour des jeux olympiques de 64. On regrettera cependant l’abondance de chants divers et variés. Certains sont justifiés, reflétant les codes sociaux d’antan, mais d’autres sont là pour meubler un manque d’action ou un manque d’inspiration. Dommage car si l’idée est intéressante, on en vient très vite à haïr cette manie de chanter pour tout et n’importe quoi.
Que retenir de La colline aux coquelicots donc ? Des décors et une musique transcendante qui vont marquer mon esprit encore un moment. Et des personnages plats au possible dans une histoire déjà vue et revue donc prévisible. A ajouter que n’y connaissant rien au langage des drapeaux, on ne sait toujours pas, à la fin du film, ce que signifient les pavillons hissés par la petite Umi chaque matin. Ce qui est, à mon sens, un peu dommage compte tenu de la place qu’ils ont dans le récit.
Sortie prévue en France le 11 janvier 2012.
[box] NDDjou : J’ai laissé ma place à Spinster pour cette projection et je tient à le remercier pour cette critique ! Sa connaissance des anime et de la culture japonaise en font le reporter idéal pour ce genre de sujet 😉
Il écrit également sur le site Anime-Kun, un des sites français de référence pour les anime et les manga. Retrouvez par exemple son article sur le cosplay pour les nuls.[/box]
A propos des drapeaux, si je suis ici c’est parce que j’ai cherché à savoir, mais je pense qu’ils font tout le mystère du film, et qu’ils ne sont pas traduits car ils sont un peu le langage secret de Shun et Umi :>