Un film de super héros qui fait l’effet d’un grand coup de clé à molette dans la gueule.
SUPER est un film de James Gunn, scénariste de Scooby-Doo et Scooby-Doo 2 par exemple. Mais ne fuyez pas tout de suite ! Le monsieur a fait ses classes chez Troma et ça, ça vous forge le caractère ! Les ludomaniaques seront aussi intéressés d’apprendre qu’il collabore au scénario de Lollipop Chainsaw, le prochain jeu de Grasshopper Manufacture (le studio de Suda 51 à qui l’on doit Killer7, No More Heroes, Shadows of the Damned, et bien d’autres jeu superbement atypiques). James Gunn s’est entouré d’un SUPER casting avec Rainn Wilson (Dwight dans The Office), Ellen Page (Juno), Liv Tyler (Arwen dans le Seigneur des Anneaux) et Mister Kevin Bacon siouplé. Après avoir cartonné dans les festivals aux quatre coins du Globe, SUPER arrive en DVD le 1er Décembre prochain dans toutes les bonnes bijouteries et j’ai eu la chance de le recevoir un peu en avance.
Vous vous souvenez sûrement de Kick Ass, cette histoire de type ordinaire qui décide de devenir un super justicier par ras le bol de sa normalité. Ça a donné un excellent comics et un très bon film qui sortaient (enfin) du carcan gentillet des productions Marvel mais ça restait un trip «adolescent». SUPER part dans la même direction mais ouvre les portes d’un univers bien plus sombre, ambigu et adulte sous une surface délirante et graphique à l’image du générique.
Frank Darbo est un anti-héros de l’extrême. Bizarre, moche, pathétique, sur la brèche, il n’est pas Monsieur Toutlemonde, il est Monsieur Personne. Son héroïsme à lui flirte avec la maladie mentale et pourtant vous allez l’aimer. Oui, vous vous attacherez à ce type qui se croit investit d’une mission divine et qui fracasse des boîtes crâniennes à grands coups de clé à molette. Vous rejoindrez sa quête irréelle sans retenue, vous vous réjouirez de ses victoires, vous éprouverez de la haine dans ses défaites, il deviendra le Crimson Bolt et vous l’adorerez.
Puis vous reviendrez à la réalité.
Et vous vous demanderez ce qu’il s’est passé.
SUPER m’a soufflé. Mieux que ça, il m’a hypnotisé. J’ai été subjugué par cette dose de LSD cinématographique qui rompt les codes du genre et réussit à exploiter sa violence outrancière pour offrir quelque chose de plus.

Juste un petit mot sur le DVD, l’objet, pour finir. Je ne suis pas un grand fan de packaging en général mais là j’ai vraiment adoré celui de SUPER. Le boitier est contenu dans une pochette en carton avec une superbe image lenticulaire représentant l’affiche du film (cf ci-dessus) qui donne un véritable effet de profondeur. Elle est bien loin la pauvre animation de notre enfance :p
Je vous déconseille le trailer, il spoile un peu trop à mon goût.