Sorti officiellement en août 2011, Killing Bono serait presque resté inconnu à Ajaccio sans le Festival du film Anglais et Irlandais. Parce que sur l’île de beauté, le cinéma n’est pas une activité très développée, les programmes dépendent entièrement des choix des petites salles du coin, qui ne seraient pas forcément ceux d’un Pikachu.
Donc c’est avec un plaisir non dissimulé que nous nous sommes rendus, Monsieur Patate, l’homme à la Méhari et moi-même, à cette séance en VOST. Quel luxe!
Synopsis
Alors c’est l’histoire des origines de U2… Et ben non, pas vraiment. C’est ce qu’il arrive de temps en temps aux gens qui ne lisent pas les synopsis avant d’aller voir un film… comme moi !
C’est l’histoire de deux groupes concurrents dans un lycée de Dublin : les Top of the pop dont le leader est Neil (Ben Barnes vu dans le Monde de Narnia) et U2 mené par Paul (Martin McCann, le Choc desTtitans).
Paul a des vues sur le frère de Neil (Ivan) car ses talents de guitariste seraient les bienvenus dans son groupe où il s’est rebaptisé Bono. Mais Neil refuse, sans en parler à Ivan (Robert Sheehan, (ND Djou : le génialissime Nathan dans la génialissime série super héroïque) Misfits), persuadé que le succès va venir et que U2 ne percera jamais.
L’espoir fait vivre mais ne remplit pas les assiettes
On suit dans ce film la fabuleuse descente aux enfers des frères McCormick, cherchant en vain à se faire connaître dans le monde impitoyable de la musique. Leur désespoir est d’autant plus grand qu’en parallèle nous assistons à la fulgurante ascension de U2.
Malgré l’aspect assez tragique de destin raté, ça sent bon la petite comédie britannique. On sourit des maladresses de ce Pierre Richard Irlandais, persuadé que le succès ne va pas tarder à toquer à la porte. Ding, dong, c’est le succès, je peux entrer ?! Passant à côté d’occasions qui ne se présentent qu’une fois dans une vie, le rire nous prend, c’est nerveux. Ivan supporte toutes les frasques de son frère, sans exception, toujours d’attaque pour de nouvelles aventures. Une patience d’ange pour ce McCormick Junior qui aurait pu être célèbre avec U2, mais qui ne s’en doute pas.
C’est ptètre le nom du groupe qu’il faut changer, allez on tente. Et si on s’appelait Shook up !? Ben non, ça ne fonctionne toujours pas !
Ben Barnes joue un Neil très culotté et trop confiant. Ses petites mimiques rappellent de loin Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes. Légèrement poissard, un soupçon absurde, on ajoute des chorégraphies improbables et des looks… heu… j’ai pas trouvé le mot. Bref, nous voilà avec toute la panoplie du bon gars qui s’y croit !
Une histoire vraie
Le film a été librement inspiré de l’œuvre de Neil McCormick en personne. Car après quelques années, Neil s’est quand même rendu compte que la musique ne serait pas la voie qui le rendrait célèbre. Il s’est donc tourné vers l’écriture et a notamment rédigé son autobiographie : I was Bono’s Doppelganger.
Pour rendre cette tranche de vie encore plus appréciable à l’écran, il faut aussi un bon casting. Et de ce côté là, on est servi. Mis à part les têtes d’affiches, il y a Gloria, la petite amie de Neil, qui n’est autre que Krysten Ritter, la déjantée Jane de Breaking Bad. La distribution nous offre également THE charismatique Pete Postlethwaite (Karl dans le film), décalé à souhait dans ce rôle taillé sur mesure, rien que pour lui. Décédé début 2011, ce film sera le dernier d’une longue carrière. Souvent second rôle, c’est un acteur que l’on oublie pas, et pas seulement parce qu’il a un nom qu’on arrive jamais à prononcer. Nous n’allons pas, bien sûr, citer toute sa filmographie, quelques extraits seulement: les Virtuoses, Roméo + Juliette, Usual suspect ou encore l’énormissime « Au nom du père ». Il ne manquait que le délirant vieux gay à sa panoplie… Mission remplie avec succès.

Pour conclure, comme d’habitude, l’enthousiasme l’emporte, étonnée par ce film quelque peu inattendu.
Et pour finir cette soirée comme il se doit, une bonne Guiness à l’Irish Pub ! Allez c’est ma tournée !!
« Donc c’est avec un plaisir non dissimulé que nous nous sommes rendus, Monsieur Patate, l’homme à la Méhari et moi-même, à cette séance en VOST. Quel luxe! »
Cette intro vend trop du rêve ! Monsieur Patate, l’homme à la Méhari, je suis désolé mais je ne peux pas les départager au concours du pseudo le plus awesome !
Pour recentrer le débat, je suis très curieux de la performance de Robert Sheehan dans ce film, tu l’as trouvé comment ?
On ne se moque pas des pseudo! Enfin pas à ceux là, c’est dangereux! 🙂
Robert Sheehan, en petit frère paumé, pété de trouille qui suit son ainé tête baissée? Plutôt génial. Sans parler du look (même si on avait dit pas les mères et pas les habits). Franchement une belle bouille de vainqueur!
Je ne me moque pas, « l’homme à la Méhari » je trouve ça vraiment super clasque (entre « classe » et « ça claque »)
Ce petit Robert ira loin !