Dernier arrivé des films de super héros Marvel, après notamment Iron Man et plus récemment Thor, Captain America permet d’introduire un dernier personnage avant l’arrivée de The Avengers en Mai prochain. Bon alors, autant vous prévenir tout de suite, ce qui va suivre est ma première chronique de film, alors soyez indulgents !
Le film reste pour le coup relativement fidèle à l’histoire du comic et nous conte donc l’histoire de Steve Rogers, orphelin de Brooklyn n’ayant qu’une seule obsession : devenir soldat de l’armée américaine pour botter les culs des nazis et surtout pour aider ses compatriotes qui bouffent leur ration de pruneaux quotidienne en Europe. Le problème, c’est que le père Steve est aussi gaulé qu’une crevette anémique et se fait refouler à tous les recrutements auxquels il se présente. Néanmoins son acharnement fini par payer puisqu’il finit par se faire remarquer par un médecin, le docteur Josef Reinstein, qui lui propose de rejoindre l’armée à condition qu’il participe à une expérience consistant à le transformer en super-soldat. L’expérience est un succès et de brindille Steve se retrouve transformé en Captain America, montagne de muscle prête à défendre la veuve et l’orphelin au nom de la grande et belle Amérique.
Bon alors, je sais, là vous allez me dire : « mais putain, c’est quoi ce film à la con, on se croirait dans Independance Day ». Ce à quoi je vous répondrai : « Mais vous avez entièrement raison ! ». Sauf que pour le coup, c’est fait avec un second degré totalement assumé. Car non seulement l’histoire reste relativement fidèle au récit des comics, mais l’esprit est aussi parfaitement respecté, avec tout le recul que l’on peut avoir aujourd’hui sur la propagande au service du patriotisme aveugle. Car de tous les héros Marvel que l’on retrouvera dans les Avengers, Captain America est sans doute le plus premier degré et le plus naïf. Il a été conçu en 1941 par ses créateurs comme une soupape permettant d’évacuer la frustration d’une guerre lointaine contre un ennemi diabolisé. La mise en abyme était d’ailleurs telle que le personnage de Captain America est également utilisé comme icône patriotique et outil de propagande au sein même de l’histoire contée par le comic (ce qui donne d’ailleurs des scènes très drôles). Et le film retransmet parfaitement cet état de fait, car oui, dans Captain America tout est ultra manichéen, les gentils sont très gentils (et américains) et les méchants sont très méchants (et très nazis aussi). Oui l’intrigue est cousue de fil blanc : son meilleur pote meurt, il se « tape » la fille à la fin et il finit par sauver l’Amérique (bon, ok, j’admet, il y a quand même cette scène invraisemblable dans laquelle le héros s’arrête de poursuivre un méchant pour sauver un gamin ROUX : ça, on s’y attendait pas). Oui le sergent instructeur joué par Tommy Lee Jones est grande gueule et râleur, comme Clint Eastwood dans Le Maître de Guerre. Oui tout ça est très cliché, mais le film en joue et c’est précisément ce qui rend Captain America très attachant, assez jouissif et souvent très drôle. Au final il remplit à merveille son rôle de divertissement pas prise de tête et introduit de manière efficace le personnage pour un The Avengers qui s’annonce tout aussi réjouissant.
Par contre, si le film est assez réussi, ce qui était inespéré après s’être mangé Thor (NDDjou : j’ai bien aimé moi ! Et Pikachu aussi NDBDL : bah Thor, je trouve que la VF lui fait super mal, pour l’avoir re-matté aujourd’hui en VO, c’est vachement mieux) dans les gencives, je mets volontiers un carton jaune à l’éditeur du DVD pour les bonus, qui sont tout bonnement faméliques. Outre les commentaires du réalisateur en live pendant le film, on a en tout et pour tout droit à trois bandes annonces (deux pour les Avengers et une pour le jeu vidéo Captain America) et un mini documentaire de 10 minutes sur l’adaptation du costume du héros au cinéma. Ce dernier est par contre vraiment intéressant car il porte précisément sur le point dur rencontré par les réalisateurs lorsqu’il s’agit d’adapter un super héros au cinéma de manière crédible (ceux qui ont vu les images de l’adaptation du comic de 1978 pourront témoigner). Il montre donc la logique qui a permis aux concepteurs de moderniser le costume du héros de manière à le rendre réaliste et fonctionnel tout en gardant l’esprit original. Mais bon, malgré ce docu quand même bien réalisé, l’édition DVD ne vaut en l’état pas vraiment le coup payée au prix fort et je ne peux que vous recommander d’attendre son passage à la télévision si vous ne l’avez pas encore vu. Et quand ça sera le cas, faites péter le combo pizza/bière, et vous vous paierez une bonne tranche de rigolade devant ce film divertissant et franchement pas aussi idiot qu’il en a l’air.