Créer la sensation est une chose, confirmer en est une autre bien plus délicate. Plébiscité par la critique comme par les joueurs, Uncharted 2 a fait entrer Nathan Drake, son personnage principal, au panthéon des héros incontournables du jeu vidéo.
Difficile de faire encore mieux, encore plus beau et encore plus prenant. Pourtant Nathan est de retour sur nos PS3. Pour entrer définitivement dans la légende ou pour décevoir sa cohorte de fans ?
L’aventure c’est l’aventure
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Nathan Drake, sachez que c’est un aventurier tellement intrépide qu’il ferait passer Indiana Jones pour un boyscout. Seul et à main nues opposé à une cinquantaine de mercenaires armés jusqu’aux dents ? Même pas peur. En petit tee-shirt à manches courtes devant un massif montagneux enneigé ? Une grande inspiration et c’est parti! Un vrai fou furieux.
Ce trait de caractère peut être jouissif pour le joueur, mais fait clairement perdre toute once de crédibilité au scénario. Soyons clair, si l’ambiance est clairement là, grâce à une réalisation graphique époustouflante et une bande son incroyablement juste, on ne croit pas une seule seconde à cette histoire sentant clairement le réchauffé. Et pourtant, ca ne gâche jamais le plaisir de jeu. Oui, l’histoire est abracadabrantesque. Oui, Nathan Drake devrait normalement mourir 197 fois en l’espace des 9h de jeu. Mais on s’en fout! La mayonnaise prends, le rythme infernal aidant, et j’en suis le premier surpris.
Il faut dire que Nathan vous fera encore voyager dans ce troisième opus. Un désert africain, un château français, un complexe naval désaffecté ou encore l’intérieur d’un avion seront autant d’occasions d’en découdre. La qualité des environnements est remarquable, et certains endroits sont tellement sublimes qu’on aimerait prendre le temps de se poser un petit peu pour admirer le paysage.
Le héros qui ne connaissait pas les RTT
Se reposer, Uncharted 3 ne vous en laissera pas le temps. Encore plus que dans Uncharted 2, l’action est omniprésente et ne laisse aucun répit. Se reposant sur ce qui est désormais l’ADN de la série, vous enchainerez des séances de plateforme-exploration et des rounds de gunfight frénétiques. Le tout mixé avec des cinématiques, sans aucun temps de chargement et dans la continuité des phases de jeu. Une merveille.
Au niveau des sensations de jeu, rien ne viendra chambouler les habitudes des fans, mais plusieurs petits ajouts heureux font leur apparition. Parmi eux, j’ai particulièrement apprécié le soin apporté aux combats au corps à corps qui enrichissent vraiment le gameplay et permettent de se sortir de situations bien mal embarquées.
Car les phases de gunfight sont particulièrement difficiles, avec des ennemis nombreux, armés et intelligents. N’espérez pas vous planquer tranquillement derrière une caisse et dégommer un à un vos adversaires. Ceux-ci feront tout pout bouger, vous prendre à revers, vous encercler ou vous faire sortir de votre cachette. Certains combats, même en difficulté normale, risquent bien de mettre vos nerfs à rude épreuve.
Si proche de la perfection…
On peut opposer à ce bilan idyllique quelques petits défauts. En effet, si la linéarité du titre semble logique pour un jeu de ce genre, le rôle de vos compagnons de route fait lui un peu tache. Outre le fait qu’ils soient invincibles, ils ne servent strictement à rien, ne tuant qu’une grosse dizaine d’ennemis sur l’intégralité de l’aventure.
Plus gênant à mon gout, la quantité de phases scriptés a encore augmenté par rapport à Uncharted 2. Ces séquences de gameplay apportent certes un coté spectaculaire au titre, mais ont réussi à me faire parfois « sortir » du jeu, la faute à une difficulté peu permissive et à l’impression de recommencer plusieurs fois la même séquence, avec le même balcon qui s’effondre et le même ennemi au même endroit. Dommage.
Qu’on ne s’y trompe pas, Uncharted 3 est un petit bijou. Un jeu à posséder impérativement dans sa ludothèque si l’on possède une PS3. Magnifique, haletant, spectaculaire, il fera rêver tout ceux qui ont gardé leur âme d’aventurier (ou d’aventurière). Bien sur, certains éléments du scénario ou gameplay sentent le réchauffé, et on a parfois l’impression de « voir les ficelles » derrière le jeu. Mais la mayonnaise prends malgré tout et les 9h du mode solo passent à une vitesse folle. Un jeu grand spectacle à consommer sur grand écran, le sachet de popcorn à portée de main.
Ma note : 9/10
Jeu disponible exclusivement sur Playstation 3. Merci à Playstation pour l’envoi d’une version de test.
Prix : Environ 55€.
Tu as mis le doigt sur le gros défaut du jeu : c’est un film intéractif. On est totalement bridé, forcé à prendre le seul et unique chemin conçu par les developpeurs.
Le 2 m’a laissé totalement de marbre (c’était pourtant un des jeux pour lequel j’ai acheté une PS3) et le 3 prend exactement le même chemin.
C’est un choix assumé en tout cas. Si tu rentres dans l’histoire, tous ces scripts donnent quand même une sacré patate au jeu, et un coté très spectaculaire. Après, c’est pas un Elder Scroll et il n’y a pas 36 chemins possible pour réussir un niveau.
Ca peux ne pas plaire je te le concède. Moi j’ai quand même bien kiffé.