Pour les vieux gamers comme moi, certains noms de la scène française du jeu vidéo me rappellent à mes jeunes années. Et après le retour d’Eric Chahi signant un très intéressant « From Dust » c’est au tour de Paul Cuisset, à l’origine du merveilleux Flashback (1992), de signer son retour sur console de salon avec Amy.
Avant même de mettre les mains sur le titre pad en main, je ne cache pas mon élan de sympathie pour le titre. Un a priori positif basé sur son créateur auteur du sympathique « Mister Slime » sur DS, le jeu qui a marqué son retour aux affaires en 2008. Mais pour couronner le tout, le jeu est produit par Lexis Numérique, le bébé d’Eric Viennot qui nous a donné l’honneur d’écrire ici-même. N’en jetez plus, j’aime ces gens, et quoi qu’il arrive j’aimerais leur création… Vraiment ?
Des idées parfois géniales…
Amy est un survival horror qui tire son nom de l’une des deux héroïnes du jeu, petite fille muette dotée de pouvoirs étonnants et inexpliqués. Dans un monde dévasté par le réchauffement climatique, l’adulte Lana accompagne la petite fille Amy dans un train lorsque qu’une comète vient s’écraser sur la terre et contamine les humains, les transformant en zombie assoiffées de sang. Dans cette ambiance sombre et apocalyptique, à vous d’incarner Lana et de protéger la petite Amy… a moins que ce ne soit elle qui vous protège…
Ca part bien, et même si le concept de la petite fille qu’on devra guider en lui tenant la main rappelle clairement l’excellentissime Ico, l’idée d’une coopération dans un véritable survival horror est alléchante. Surtout que Lana devra « jouer » avec l’infection, acceptant de laisser la maladie l’atteindre pour passer inaperçu au milieu des zombies avant de se soigner au plus vite sous peine de succomber. Quand à Amy, sa petite taille lui permettra de se faufiler pour ouvrir certaines portes et déverrouiller quelques situations. Malheureusement, seules les idées sont brillantes dans Amy.
…complètement ruinées par un jeu clairement pas à la hauteur de ses ambitions
Ca me désole de le dire aussi sèchement, mais les développeurs ont eux les yeux plus gros que le ventre. Porté par une toute petite équipe de développement, Amy n’arrive pas à concrétiser d’excellentes idées. Et ca vient vraiment tout gâcher. La réalisation est a peine acceptable, avec des mouvements de personnages rigides et à la limite du « robotique ». La difficulté est inégale, avec des passages véritablement frustrants tant les « armes » sont limités. Les bugs sont omniprésents, avec des scripts qui ne se lancent pas et des morts inexpliquées. Comble de la faiblesse technique ? La cinématique d’introduction connait d’incroyables chutes de frame rate et saccade donc à mort.
Tout cela aurait pu être rattrapé par une ambiance exceptionnelle, à l’image d’un Heavy Rain souffrant lui aussi de défauts techniques. Malheureusement le titre manque de crédibilité, et je n’ai jamais vraiment réussi à entrer dans l’histoire. L’univers est bien trop froid et le titre nous tends de bien trop grosses ficelles, nous montrant clairement « bon, ici tu dois avoir peur, et ici tu dois être ému ». Le stress, la peur, l’empathie sont de fait absents du jeu, ce qui est inacceptable pour un survival horror.
J’aurais voulu aimer Amy, pour ses bonnes idées de départ et la qualité des personnes qui l’ont réalisés. Malheureusement à être trop ambitieux pour des moyens limités, on y perds plus qu’on y gagne et Amy est un jeu raté. Non, une bonne idée ne suffit pas toujours à faire un bon jeu, et Amy ne m’aura apporté durant ma phase de test que de la frustration et de la déception. Tellement dommage…
Ma note : 3/10
Jeu disponible sur Playstation 3 et Xbox 360 en téléchargement uniquement. Version testée : Xbox 360. Merci à Lexis Numérique pour l’envoi d’une version de test.
Prix : Environ 10€.