Faut-il à tout prix être original pour être un bon jeu ? Je pose volontairement cette question car moi le premier, je peste devant tous ces titres aux arrières gouts de déjà-vu / déjà-joué. Et pourtant, j’ai passé un incroyable moment devant Deadlight…
Si vous cherchez de l’originalité, ce n’est certainement pas sur Deadlight que vous devrez vous arrêter. Le jeu est en effet un patchwork de copier-coller d’inspirations tellement flagrantes qu’elles frôlent le plagiat. Il nous arrive parfois de rêver au jeu parfait, prenant l’ambiance de tel titre, lui ajoutant le gameplay de tel autre… les développeurs de Deadlight sont allé au bout de l’idée.
L’enfant caché de Walking Dead et de Limbo
Nous voici donc placés en 1986, du coté de Seattle. Suite à une étrange maladie, le monde est désormais peuplé de zombies très agressifs et vous êtes Randall Wayne, un américain bien rustre occupé à fuir les depuis bien trop longtemps. Une quelconque ressemblance avec le scénario de Walking Dead ? Mais non voyons…
Dans une vue 2D plutôt old school, Deadlight n’est pas un jeu de tir mais bien un jeu de plateforme. Vous userez des qualités athlétiques de votre héros pour courir, grimper, sauter, atterrir avec une superbe roulade avant… Un petit peu comme prince of persia ? Rho, je vous trouve pointilleux…
Graphiquement, c’est de toute beauté, avec des niveaux incroyablement fins et soignés. Les arrières plans sont dignes de plus belles planches de comics marvel et l’ambiance est incroyable, bien que sombre au possible. Si sombre qu’on se croirait dans Limbo ? Décidément…
Une recette improbable mais savoureuse !
Je me moque car oui, les créateurs de Deadlight donnent l’impression d’avoir piqué leurs idées un peu partout. Mais de manière étonnante, de ce patchwork improbable ils ont réalisé un des meilleurs jeux XBLA qu’il m’a été donné de jouer. Deadlight est accrocheur et incroyablement plaisant. Pourtant basé sur le principe du « try and die » (pour les anglophobes, tente le coup et ramasse tes dents), le jeu n’est jamais frustrant. Au contraire, on prend plaisir à appréhender les niveaux avec de la finesse pour éviter de se retrouver coincé dans une pièce avec 15 zombies et un lance-pierre pour se défendre.
Bien que plagiant allégrement Walking Dead, l’histoire est assez prenante, avec son lot de personnages complètement allumés et même une fin totalement réussie et perturbante. Mais je n’en dirais pas plus, loin de moi l’idée de vous spoiler méchamment.
Seule petite ombre au tableau, cette fin arrive bien vite : comptez entre 3 et 5h pour terminer l’aventure selon votre degré d’habileté et votre envie de trouver tous les objets cachés. C’est certes un peu court, mais c’est à mon sens honorable pour un jeu du XBLA vendu moins de 15€. Et quatre très bonnes heures valent toujours mieux que dix mauvaises !
Reprenant parfois honteusement des recettes déjà bien connues des joueurs, Deadlight parvient à en tirer la quintessence et à nous offrir une aventure cohérente et agréable. Attention toutefois, le titre est à réserver à un public averti (le jeu est classifié 18+ par le système PEGI), et il se termine en une grosse soirée de jeu. Mais quelle soirée…
Ma note : 8/10
Jeu disponible sur Xbox 360 en version téléchargeable sur le Xbox Live Arcade exclusivement. Merci à Xbox pour l’envoi d’une version de test.
Prix : 1200 MS Points (environ 15€)