Ludomaniaque était à l’avant-première de La Traversée en présence de l’acteur principal, Michaël Youn, et de Jérôme Cornuau, réalisateur et co-scénariste du film, pour préparer la sortie dans les salles obscures de ce thriller paranoïaque le 31 octobre prochain.
Des retrouvailles et des questions
Lola Arendt, une petite fille de 8 ans disparaît dans une Ile d’Ecosse. Ses parents, Martin et Sarah, brisés, ne résistent pas au drame et se séparent. Deux ans plus tard, Lola est retrouvée à l’endroit exact où elle avait disparu : vivante, apparemment en bonne santé, mais plongée dans un étrange mutisme.
Martin retourne seul sur l’île pour la chercher et la ramener. Au bonheur des retrouvailles succèdent les interrogations et la peur : Où était Lola ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ne parle-t-elle pas ?
Pourquoi Sarah semble lui avoir caché des informations quant à cette réapparition soudaine ? Quel est ce secret qui plane autour de Lola ?
Réalité ou paranoïa, Martin se sent épié, tout lui paraît suspect. La traversée de cette île du bout du monde, dans un paysage sauvage, étrange et menaçant, les mènera inexorablement vers la plus insoutenable des découvertes…
De la comédie aux larmes ?
En allant voir La Traversée, j’avoue, j’étais surtout curieux de voir comment Michaël Youn allait se débrouiller dans un registre aussi éloigné de celui qui l’a révélé. C’était l’occasion rêvée puisqu’il est venu introduire le film en compagnie du réalisateur avant la projection.
Cette trop courte présentation a été l’occasion pour l’acteur et le réalisateur de revenir sur le choix de Michaël Youn pour incarner Martin, ce père dévasté dont la vie s’est arrêtée le jour de la disparition de sa fille, et pour affirmer une réalisation sans concession quitte à risquer de déplaire. J’aurai aimé qu’on puisse échanger d’avantage mais l’initiative d’être présent est déjà louable. Et pour tout dire ma curiosité a été satisfaite par la lecture des interviews données par Michaël Youn et Jérôme Cornuau à leur distributeur et reproduites dans le dossier de presse.
L’important n’est pas la destination, c’est le chemin pour y parvenir
Les premières minutes du film sont assez déroutantes. Le réalisateur a choisi de poser rapidement le décor et d’entrer très vite dans le vif du sujet, si bien que j’ai eu du mal à me lier aux personnages et à bien appréhender la descente aux enfers de Martin. Avec le recul je pense bien sûr que c’était voulu mais je me demande si 30 minutes d’intro supplémentaires n’auraient pas été une option intéressante. Ça m’a d’autant plus surpris qu’après ce démarrage qui en montre trop peu le reste du film en montre parfois trop, sacrifiant une part de mystère et de suspicion.
Heureusement, et bien que certains effets de manche soient un peu grossiers, la tension monte rapidement et on finit par pleinement vivre l’histoire. C’est en partie grâce à la vision onirique (ça se dit quand on est plus proche du cauchemar que du rêve ?) développée par Jérôme Cornuau. J’ai également beaucoup apprécié son utilisation de la musique avec notamment des plans surprenants sur fond de grosses guitares rock qui épicent le montage.
Puisque j’ai commencé cette chronique en me demandant si Michaël Youn serait à sa place dans ce genre de film, je ne vais pas vous abandonner en laissant la question en suspens.
Oui, j’ai cru au personnage de Martin. A quelques grimaces près il aurait même eu les félicitations du jury. C’est aussi une des raisons qui me font regretter cette introduction un peu expédiée, j’aurais aimé avoir l’occasion de le voir jouer des émotions plus subtiles.
Le film ne plaira sans doute pas à tout le monde mais au final, je me suis laissé embarqué par le film et je ne suis pas déçu du voyage.
La Traversée, thriller de Jérôme Cornuau avec Emilie Dequenne et Michaël Youn, le 31 octobre au cinéma.
Elle se passait où cette avant première?
Dans les locaux d’UGC, à Neuilly.