Alors que son format se prête parfaitement au genre, la 3DS ne propose qu’un catalogue très restreint de jeux de rôle. L’arrivée de Fire Emblem arrive à point nommé pour combler ce vide.
Pourtant fan de RPG et surtout de J-RPG, je suis passé complètement à coté de la série des Fire Emblem. Il faut dire que si la série est très populaire au Japon, avec une grosse dizaine d’épisodes différents, elle n’a jamais vraiment percé en Europe. Cet épisode « Awakening » est donc mon premier rendez-vous galant avec cette licence qui risque bien de m’accompagner durant de longues années.
De la magie, des filles et de grandes épées !
Les premières minutes laissent présager le pire avec un scénario qui n’échappera à aucun des clichés du jeu de rôle japonais. Un fond de guerre contre les forces du mal, un jeune prince courageux et incroyablement naïf, une jeune princesse magicienne espiègle au point d’en être agaçante, des personnages venus du futur et un héros amnésique : la totale ! Cliché au possible, le scénario se déroule pourtant sans trop de heurts et je me suis même surpris à suivre l’histoire avec un peu d’intérêt. De toute façon, l’essentiel est ailleurs.
Fire Emblem est un Tactical RPG, c’est à dire un jeu de rôle dont les combats se font au tour par tour. A la manière d’un jeu d’échec vous devez ainsi déplacer vos troupes sur un échiquier virtuel, les faire attaquer ou bien utiliser des objets, puis passer votre tour à votre ennemi qui fera de même. Un gameplay plutôt lent donc, mais qui offre un éventail stratégique immense et laisse très peu de place au hasard.
Fortement limité au départ, votre « armée » va très vite voir ses rangs se gonfler au fur et à mesure des rencontres effectués en chemin. Pour autant, n’espérez jamais considérer vos héros comme de la simple viande prête à être déchiquetée par les coups d’épée ennemis. Car c’est une des grandes particularités de Fire Emblem, tout héros tombé au combat est définitivement perdu * ! Et comme il est impossible de recruter des troupes supplémentaires, vous apprendrez à aimer et à bichonner chacun de vos personnages.
* Il est possible de désactiver cette option et d’éviter la mort définitive de vos troupes tombées au front, mais c’est presque de la triche.
Sims Emblem ?
D’ailleurs, tous vos héros possèdent noms et histoires propre, et devront apprendre à travailler ensemble. Ainsi, il existe un « niveau de relation » entre chaque personnage qui peut augmenter au fur et à mesure de l’aventure, afin de vous donner des bonus non négligeables lorsque deux amis combattront cote à cote. Et si deux personnages de sexe opposés arrivent au niveau de relation maximum, ils n’hésiteront pas à se marier et à donner naissance à des enfants qui pourront également rejoindre votre armée. Alors, vous pensez toujours pouvoir envoyer au casse pipe cette magicienne venant à peine d’accoucher ?
Comme tout bon RPG japonais, chaque personnage pourra progresser au fil des combats, s’équiper avec des armes de meilleure qualité et changer de « classe » ou même atteindre des « classes avancées ». Classique mais efficace, surtout lorsqu’il vous faudra planifier vos prochaines batailles en fonction des capacités de vos héros. Faut-il attaquer ce château avec des unités en armures ou plutôt privilégier les attaques à distance des mages et archers, au risque d’être fragilisé par un manque évident de capacités défensives ?
Vis ma vie de masochiste
Ces interrogations tactiques seront nombreuses et capitales car Fire Emblem Awakening est un jeu difficile, très difficile même. Si la difficulté est réglable, le mode normal (le plus bas) suffit à vous tenir en haleine tellement les ennemis peuvent être nombreux, organisés et couards, n’hésitant pas à appeler des renforts durant une bataille ou à vous encercler chaque fois que possible. Sachant que la perte d’une unité est définitive et que je n’arrive pas à m’y résoudre, il ne m’est pas rare de rejouer certains chapitres 9 ou 10 fois avant d’obtenir une victoire parfaite !
Fire Emblem n’a pas oublié d’être beau. Les cartes sont d’une lisibilité remarquable, les personnages sont réussis et charismatiques et les cinématiques illustrant régulièrement l’histoire sont simplement magnifiques. Du grand art.
Enfin, notons que malheureusement le jeu souffre lui aussi de cette mode infâme de contenu additionnel payant, permettant d’accéder à des maps débloquant des personnages supplémentaires.
J’ai l’impression d’avoir une chance incroyable en matière de jeu vidéo en ce moment tant les titres de qualité se succèdent. Et Fire Emblem ne souffre absolument pas de la comparaison avec mes coups de cœur précédents. Beau, riche, difficile sans être frustrant, addictif, c’est une petite merveille de jeu vidéo « à l’ancienne » avec un gameplay parfaitement adapté à la 3DS. C’est bien simple, je pense avoir dépassé allègrement les 40 heures de jeu, et je n’en suis toujours pas lassé. Une bombe, et certainement LE meilleur jeu de ma ludothèque 3DS.
Ma note : 9.5/10
Jeu disponible exclusivement sur Nintendo 3DS. Merci à Nintendo France pour l’envoi d’une version de test.
Prix : environ 40€.
Mais qui de nos jours a 50 heures à investir dans un jeu !!! Ce titre est complètement à côté de la plaque ! Donnez nous une histoire de 5 heures avec des combats en temps réels simplifiés et là on pourra s’entendre ! *
* Ceci est un communiqué du Groupuscule pour la Casualisation du Jeu Vidéo
🙂
Bon après 50 heures c’est parce que j’abuse un peu. En 20-25 heures en ligne droite, il doit y avoir moyen de finir le jeu.