Cela fera bientôt 8 ans que Kratos égorge, démembre et éviscère. A l’aube d’une nouvelle génération de consoles, il s’offre une dernière boucherie sur Playstation 3. Attention, ça va couper !
Exclusivité Playstation depuis son tout premier opus, la saga God of War s’est très vite imposé comme la référence ultime des « beat them all » par son gameplay nerveux, sons sens du gigantisme et sa mise en scène très cinématographique. Son héros, Kratos, nous revient non pas dans une suite mais dans un préquel nommé God of War Ascension.
Sans surprise la recette reste la même : un scénario dispensable (au moment ou j’écris ces lignes, je l’ai même carrément oublié, et je ne vous ferais pas l’injure de vous pondre un copier coller du pitch officiel), un martelage frénétique de boutons, des ennemis gigantesques, des effusions de sang et de la violence à faire passer Hannibal Lecter pour un premier communiant.
C’est dans les vieux pots…
En parlant de scénario dispensable, God of War Ascension prends un malin plaisir à nous torturer en nous infligeant des interminables flashbacks rendant l’aventure complètement hachée et indigeste. Mais pourquoi tant de haine ?
Pour qui a déjà joué à un épisode de la série, les surprises risquent de manquer cruellement. Certes le genre même du beat them all pousse à la répétition, mais je me suis surpris à bailler d’ennui en déchiquetant inlassablement les vagues d’ennemis « de base », sortes de bouche trous entre deux boss de fin de séquence. Toujours aussi impressionnant, ces affrontements demandent un vrai sens de l’observation, de la technique et une bonne dose de patience. Des phases de jeu un peu molles entrecoupant des périodes parfois trop ardues, la difficulté aurait besoin de sérieux ajustements.
… qu’on fait cramer ses soupes !
Une fois de plus, God of War raffole de la démesure, avec des ennemis plus grands que des immeubles. Malheureusement cela se traduit à l’écran par une immense confusion avec un Kratos ridiculement petit (et encore, je joue sur une TV 117 cm). C’est d’autant plus dommage que si ces scènes impressionnaient techniquement en 2005, c’est beaucoup moins le cas aujourd’hui. A tout point de vue, il y a comme un arrière gout de déjà-vu dans ce God of War Ascension. Et quelle violence… Je n’ai pourtant jamais joué la pucelle effarouché devant les jeux 18+, mais j’ai parfois eu un sentiment de dégout devant certaines séquences.
Vendu comme LA nouveauté de cet opus, le multijoueur peine également à convaincre. Bâti sur de très bonnes idées (la création de son personnage est une pure merveille), il souffre de modes de jeu manquant cruellement d’originalité, mais surtout là encore d’un sentiment de chaos complet et d’un cruel manque de lisibilité de l’action.
Malgré des sensations de jeu toujours agréables, God of War Ascension ne parvient à aucun moment à se hisser au niveau de ses illustres prédécesseurs. Trop confus, trop inégal et sans aucune originalité, il ne s’impose vraiment pas comme une étape majeure de cette très belle saga. Vivement la PS4 pour, espérons-le, redonner un souffle épique à God of War.
Ma note : 5/10
Jeu disponible exclusivement sur Playstation 3. Merci à Playstation France pour l’envoi d’une version de test.
Prix : environ 40€.