Dans une industrie du jeu vidéo qui enchaine les suites et les reboot, le lancement d’une nouvelle licence me rend toujours en joie. Alors lorsqu’en plus le jeu est une belle réussite…
Sorti à la fin de l’été, Until Dawn se revendique clairement comme un « slasher adapté en jeu vidéo ». Contrat rempli tant le titre du studio Supermassive Games fait sien les codes des grands classiques du genre, « Scream » et « Souviens-toi l’été dernier » en tête.
Promenons nous dans les bois…
Car Until Dawn c’est l’histoire, certes un peu réchauffée, de 8 adolescents se retrouvant dans une vaste demeure lugubre et coupée du monde pile un an après des évènements tragiques survenus au même endroit. Sam, Josh, Mike, Jessica, Matt, Emily, Chris et Ashley vont forcément être très vite confrontés au danger et devront tenter de survire « Until Dawn », jusqu’à l’aube.
Impossible pour moi d’en dire plus sur l’histoire, sous peine de passer pour un immonde spoileur. Sachez juste que le scénario reprend parfaitement tous les codes du genre, avec ce qu’il faut de frisson, de surprises, de gore, d’écœurant et même de naïf (nous sommes en danger, et si on se séparait sans prendre la moindre arme avec nous ?).
Tout au long des 10 chapitres que comporte l’histoire, vous allez tour à tour prendre en main la destinée de chacun des 8 personnages. Le jeu va ainsi alterner ses personnages, mais aussi son gameplay, durant les 7 heures de l’aventure. Vont ainsi se succéder :
- Les phases d’exploration, moments plutôt calmes ou il faudra jouer au détective minutieux pour retrouver ici et là des indices permettant de décrypter le fil de l’histoire
- Les QTE qui décideront bien souvent de la survie de vos personnages
- Les cut-scènes, magnifiques au demeurant, qui la plupart du temps se concluront sur des choix, tantôt anodins, tantôt cruciaux. En fonction de vos décisions, l’histoire prendra une tournure différente, dans un système nommé « effet papillon » qui influera sur la vie ou la mort mais aussi les relations de vos personnages
Ce « trio » d’éléments de gameplay ne vous dis rien ? Oui, nous sommes en présence d’un digne héritier d’un Fahrenheit ou d’un Heavy Rain, avec un subtil mélange entre moments contemplatifs et actions réflexes à réaliser en moins de 2 secondes. Nul besoin de lancer un vain débat. Si vous êtes allergiques aux QTE et à la narration contemplative : fuyez ! Pour ma part, j’adore sans réserves.
Quand la vie ne tiens qu’à une touche…
D’autant que ce style de jeu se mêle parfaitement au thème choisi. Quel plaisir de ressentir ces montées d’adrénaline incroyables lorsque vos reflexes vous ont permis d’appuyer sur la bonne touche en une fraction de seconde ! Ce sentiment d’urgence permanent renforce la puissance narrative et vous laisse scotché à la manette. Un bijou !
Car en plus d’être bien écrit et très bien équilibré, Until Dawn est beau. Très beau, et même un peu trop beau. Car les visages sont tellement travaillés, tellement réalistes, tellement expressifs que les moindres défauts viennent vous sauter à la figure. Je pense principalement à la gestion des cheveux, indigne du reste de la réalisation. Mais le travail reste remarquable, avec une mention spéciale pour la gestion de la lumière, rendant possible une immersion encore plus grande.
Les lignes passent, et je me rends compte que je n’ai même pas abordé le splendide casting du jeu, Hayden Panettiere (Heroes) en tête, ni la possibilité de visualiser au fil de l’aventure la liste de vos choix cruciaux (les effets papillon) pour éventuellement refaire l’histoire une nouvelle fois et tenter de changer le cours des choses, ni de la musique d’une justesse incroyable…
Alors oui, Until Dawn tient souvent plus du film interactif que du jeu vidéo. Oui, les phases d’exploration sont un peu molles. Et oui, 2-3 incohérences viennent ternir un peu le scénario, avec des héros qui passent des larmes au rire en quelques secondes alors que leurs compagnons viennent de se faire ouvrir les entrailles. Mais j’ai pris un pied étonnant à aller jusqu’au bout de cette aventure prenante.
Until Dawn est disponible exclusivement sur PS4.
Prix : environ 50€.
Merci à Playstation France pour l’envoi d’une version de test.