Tous les ans depuis 15 ans, le festival Jazz in Aiacciu rassemble de nombreux passionnés du jazz dans l’enceinte du Lazaret Ollandini. Pour la première fois nous avons sauté le pas et sommes allés, Stéphane et moi, à l’un des concerts. Et quel concert : Kalthoum, d’Ibrahim Maalouf !
Quel artiste… Ibrahim Maalouf est capable de nous transporter, de nous emporter dans un monde parallèle avec sa musique.
Pour que son auditoire puisse bien saisir le sens du concert il nous a d’abord rappelé qui était Oum Kalthoum. Chanteuse de renom en Egypte, elle est (juste) considérée comme la plus grande chanteuse du monde Arabe ! La trompette du musicien, dès l’introduction finie, sert a « remplacer » la voix de la chanteuse. Et lorsque l’on ferme les yeux, parfois, on a vraiment l’impression que la chanteuse est sur scène.
Cette prouesse n’est pas la seule d’Ibrahim Maalouf ! Il a su nous faire rire (même exploser de rire) par moment. Il maîtrise complètement le comique de situation. Lors d’improvisations il tente (il nous fait y croire) de jouer certaines notes sans y parvenir et cela donne des fausses notes, grotesques, dérangeantes au point ou l’on se demande, quelques millisecondes, s’il le fait exprès ou pas. C’est fou comme il maîtrise l’autodérision. Il joue avec sa trompette et à la fois avec nous, les deux n’allant bien évidemment pas l’un sans l’autre. En gros nous captons toute la bonne humeur qu’il a en lui grâce à son instrument mais aussi par sa façon de vivre l’instant.
C’est assez drôle d’ailleurs la ressemblance avec Mouloud Achour, physiquement mais aussi au niveau du caractère. En effet, Mouloud Achour est un personnage particulièrement sympathique (j’aime beaucoup ce journaliste) et Ibrahim Maalouf semble vraiment lui ressembler en dégageant quelque chose d’infiniment bienveillant. Ne les connaissant ni l’un ni l’autre personnellement (malheureusement), c’est bien évidemment de leurs caractères d’hommes de scène que je parle.
Revenons au spectacle! Sur scène, 5 grands musiciens : IBRAHIM MAALOUF à la trompette, FRANK WOESTE au piano, CLARENCE PENN à la batterie, SCOTT COLLEY à la contrebasse (qui ressemble étrangement au professeur Cyril Addle-Field / Eric Leguay de son vrai nom) et MARC TURNER au saxophone. Tous ces artistes sont brillants et je m’étonne toujours de voir (d’entendre serait plus approprié) une aussi belle harmonie dans un groupe. Mention spéciale pour le batteur qui est excellent !
Vous l’aurez compris, nous avons été conquis par ce concert et nous avons hâte de pouvoir ré-itérer l’expérience. Nous avons la chance d’avoir sur Ajaccio le Lazaret Ollandini, maison particulière qui accueille cette manifestation et c’est un vrai lieu magique !
Et n’oublions pas l’association de passionnés qui organise cet événement ! Sans eux la fête n’aurait pas eu lieu.
Des bisous à nos deux comparses Hugo et Péha, serveurs émérites de boissons et sandwichs jambon cornichon, qui ont bien galéré toute la soirée! La prochaine fois on vous offrira une bouteille de champagne!