F1 Manager 2023

Si tout est sous contrôle, vous ne roulez tout simplement pas assez vite

Stephane
Par Stephane
7 minutes de lecture
8 Très bon
Le verdict

Si j’avais utilisé mon temps passé sur les jeux de management sportif à apprendre à cuisiner, je pense que je postulerais à ma première étoile au guide Michelin. Je ne compte plus les heures sur Football Manager (et c’est mieux ainsi) et je garde un souvenir nostalgique de l’incroyable F1 Manager sorti par EA en 2000. Il aura fallu attendre 22 ans pour retrouver cette licence, ressuscité il y a un an et demi par Frontier Developments. Après une bonne centaine d’heures et à quelques mois de la sortie du prochain opus, il était temps que je vous parle de F1 Manager 2023.

La course automobile c’est un peu comme l’amour, il faut y croire et persévérer

Au diable la gloire du pilote, c’est derrière des écrans remplis de tableaux Excel, un casque sur la tête, la mine morose et le regard noir que vous amènerez les vôtres au succès. F1 Manager vous place comme patron d’une écurie de Formule 1. Le jeu se découpe en deux parties principales : le développement de votre écurie, puis le week-end de grand prix et la course du dimanche. Et avant d’avaler du bitume et d’amasser les trophées, il vous faudra faire des choix, beaucoup de choix.

Après le choix de votre équipe, Alpine pour ma part, à vous de prendre les bonnes décisions pour bénéficier de la meilleure voiture possible. Cela commence par une grande dose de technique. Améliorer ses infrastructures, développer de nouvelles pièces en choisissant de manière très précise les axes de progrès, faire tourner l’usine à plein régime tout en gérant votre budget et la maudite limite budgétaire annuelle, voilà un petit aperçu du quotidien d’un patron d’écurie. Mais gagner en F1 est avant tout une histoire humaine. A vous de choisir vos pilotes, mais aussi votre chef aéro, vos ingénieurs de course, votre directeur sportif. Tous sont notés en fonction de multiples critères et vous demanderont des salaires de plus en plus assourdissants.

Être deuxième, c’est être le premier des derniers

Dans un contexte de ressources budgétaires limitées, tout est question de choix. Faut-il investir dans une nouvelle soufflerie, pour de meilleurs développements futurs, ou choisir une option à court terme en travaillant sur un nouvel aileron avant ? Et ce nouvel aileron, doit-il être efficace dans les virages rapides ou les virages lents ? Est-ce que je dois signer Charles Leclerc à 25 millions de dollars par saison, ou choisir de développer Théo Pourchaire, bien moins rapide mais 10 fois moins cher ? Des choix par centaines vous attendent chaque saison, et il faudra faire preuve de patience et de discernement pour progresser dans la hiérarchie, car chaque 10e de seconde coûte des millions.

Seul la piste est un juge de paix. Là encore, vos choix feront toute la différence. Un bonne course, ça se prépare ! Les essais libres vous permettent de régler vos voitures et d’attendre le feedback de vos pilotes. Plus d’aileron avant, moins d’aileron arrière, quel réglage d’anti-roulis ou de carrossage ? Pas de panique si vous ne comprenez rien à ce que je raconte, l’objectif sera de satisfaire vos pilotes, pour qu’ils trouvent la voiture la plus confortable possible. Là encore, il faudra faire des compromis : si vos pilotes doivent beaucoup rouler durant les essais, pour s’approprier le circuit et le comportement de la voiture, rester trop longtemps en piste abîmera vos pneus et vos pièces. Avant le Grand-prix, il faudra choisir la bonne stratégie d’arrêts au stand, et surtout s’adapter en temps réel. Car pendant la course, à vous de définir l’agressivité du pilote, sa consommation de carburant, son utilisation du DRS, et des dizaines d’autres paramètres.

Pour finir premier, il faut d’abord finir

C’est riche, intense, avec bien évidemment l’ensemble des droits sur le microcosme de la F1. Toutes les écuries, les staffs, et les pilotes (de F1, F2 et même F3) sont sous licence, comme l’ensemble des courses du calendrier 2023 avec l’arrivée des courses sprint. L’opus 2023 introduit un nouveau mode de jeu « scénario » qui vous plonge au sein des toutes dernières courses « réelles » pour que vous puissiez réécrire l’histoire.

Tous les ingrédients d’un excellent jeu de management sportif sont réunis, et j’ai donc « poncé » le jeu pendant une bonne centaine d’heures. Pour autant, tout n’est pas parfait. Il est dommage que seule la confiance du pilote ai une influence sur la vitesse de votre monoplace. Il est ainsi impossible de faire des choix stratégiques lors de la préparation d’une course, pour privilégier par exemple une plus grande vitesse de pointe et s’assurer des chances de dépassement, quitte à être plus lent dans les parties sinueuses. Il manque également d’un peu de piment durant les courses. Si les accrochages sont présents, et peuvent coûter des pénalités si votre pilote est fautif, les crevaisons ou pannes mécaniques sont inexistantes. Je pourrais également citer des statistiques de pilotes parfois étonnantes, une courbe de progression assez lente, et une grande variété de pénalités inexistantes (combien de fois un pilote adverse a ruiné un tour de qualification sans aucune sanction).

Malgré tout, ça fonctionne. Le jeu respire l’amour de la Formule 1 et les courses donnent une incroyable dose d’adrénaline. Le jeu est plutôt joli, avec l’arrivée d’une caméra « casque » bluffante, et l’ambiance sonore est d’une qualité assez incroyable. On se prends très vite au piège du « allez, encore une course », et les heures défilent. Un jour, il faudra que j’apprenne à faire autre chose que des pâtes.

Le jeu est disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox (et même gratuitement pour les abonnés Game Pass). Merci à Frontier Developments pour l’envoi d’une version de test.

Le verdict
Très bon 8
La note de steph 8
Par Stephane
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"Papa" de la famille de geeks, ancien président des associations "Virtual Sports" et "Nustrale Gaming", je suis tombé dans la potion magique du jeu vidéo et de la culture geek dès mon plus jeune âge. Je tente de faire partager cette passion sur le net depuis plus de 25 ans.
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