Certains parleront de destin, d’autres évoqueront l’alignement des planètes. Certains parleront de chance, d’autres évoqueront le fruit de plusieurs années de travail. Certains y accorderont peu d’importance, quand d’autres pleurerons de joie à mes cotés. Moi de mon coté, je ne suis pas prêt d’oublier la semaine « 39 » de l’année 2019 !
#1 – Bon pour le service
Voilà quelques mois que je suis gêné par des ennuis de santé. Rien de méchant mais des douleurs parfois handicapantes et surtout un manque de diagnostic solide. Je pensais avoir réglé le souci en juillet avec une petite opération chirurgicale, sans succès : les douleurs sont réapparues. Avoir mal quasiment au quotidien n’est déjà pas particulièrement plaisant, mais lorsque vous êtes passé comme moi par l’épreuve du cancer, l’idée d’une récidive occupe toujours insidieusement une petite place dans votre esprit.
Alors, lorsqu’au détour d’un IRM vous commencez à déceler ce qui ressemble à des petites tumeurs sur la colonne, votre cerveau s’emballe. Quand vos recherches sur internet vous expliquent que vos douleurs seraient parfaitement en adéquation avec des tumeurs du rachis, vous en perdez le peu de sommeil qu’il vous reste. Quand enfin l’analyse de votre IRM n’est toujours pas rédigé après plus d’une semaine (alors que ça prends rarement plus de 24 heures), c’est Hiroshima dans votre cerveau rongé par le stress.
Mais vous avez compris que cet article était placée sur le signe du happy end, puisque la décision finale a rassuré toute notre petite famille de geeks : pas de tumeurs et pas de récidive ! Le combat n’est certes pas gagné d’avance, mais l’adversaire est bien moindre que celui pressenti.
#2 – La reconnaissance inespérée
Je travaille à l’Insee depuis plus de 17 ans. Je pense y donner le meilleur de moi-même depuis longtemps, et servir du mieux que je peux l’Institut. Depuis mon arrivée, je n’ai cessé de vouloir progresser par la voie des concours en travaillant et surtout en ne devant rien à personne. Pendant des années, tout s’est déroulé sans le moindre accroc : premier concours interne réussi largement au premier essai, idem pour le second, idem pour le troisième. Et puis, la découverte de l’échec. Une fois, deux fois, et même trois fois d’affilée.
C’est toujours difficile d’échouer à un concours professionnel interne car pour peu que vous soyez investi dans ce que vous faites, vous prenez cet échec en pleine tête comme une remise en cause de vos qualités professionnelles et humaines. Bien sur c’est un concours, et il faut accepter que d’autres soient meilleurs que soi. Bien sur le jugement se fait sur une seule épreuve orale de moins d’une heure et c’est souvent peu représentatif de toute une carrière de plusieurs années. Peu importe, ça fait incroyablement mal à chaque fois et j’ai vraiment cru en me représentant une quatrième fois que je n’arriverais pas à m’en relever en cas de nouvel échec.
Happy end disais-je plus haut ? La quatrième a été la bonne et je suis désormais devenu un « attaché statisticien ». C’est sûrement stupide, enfantin, ridicule même. Mais moi, le simple bachelier qui œuvre depuis des années au milieux de diplômés universitaires, dans un métier particulièrement technique et pointu, j’en ressors une fierté difficile à décrire.
#3 – L’apothéose Isula Gamefest
Depuis plus de quatre ans, j’ai la chance de présider l’association Nustrale Gaming qui œuvre à créer du lien social et intergénérationnel à travers la pratique du jeu vidéo. Il y a environ 6 mois, nous nous sommes lancés le défi d’organiser un grand festival d’esport et de jeu vidéo à Ajaccio. 6 mois de travail considérable qui explique en partie le manque d’activité du blog (il faut bien que je me trouve des excuses), 6 mois de recherche de financements, 6 mois de doutes et de découragements, et un aboutissement les 28 et 29 septembre dernier.
Car tout ce travail a débouché sur un magnifique événement au Palatinu, palais des sports et des spectacles d’Ajaccio. 2 000 visiteurs uniques, des invités d’une gentillesse et d’une disponibilité rare (Dina, Kayane, Fred Zolf, NTK…), des tournois attirant quelques uns des plus grands joueurs français et européens (Glutonny sur Smash Bros par exemple), des dizaines et des dizaines de consoles de tous les âges, et surtout des milliers de sourires sur les visages des jeunes et des moins jeunes qui ont partagé un moment de leur week-end avec nous.
Tout n’a pas été sans heurts, beaucoup de choses sont encore perfectibles, la pression et la fatigue nous ont parfois joués des tours. Il n’empêche que j’ai plaisir à répéter ma fierté de présider une telle association et d’accompagner tous ces bénévoles qui donnent de leur temps pour faire naître des sourires.
Le son de la semaine
Je le vole à Babs. En plus d’être dans notre playlist du moment, ce morceau de Romeo Elvis colle parfaitement à l’humeur générale de cet épisode : « le soleil renaît dans ma vie »…
C’est tout pour aujourd’hui. Dans le prochain épisode vous saurez si j’ai réussi à toucher à nouveau à une console de jeu, si j’ai succombé à TfT et si me suis enfin décidé à écrire plus souvent qu’une fois par an sur le blog. Ou pas !
Image d’illustration : nous nous étions quittés sur une image de Thiago Silva en pleine déroute. Je me devais ce clin d’œil.