Profitez, ignorants heureux. Profitez mes frères célibataires, profitez mes sœurs sans enfants, profitez, car vous ne savez pas ce qui vous attends…Cette si belle aventure qu’on appelle la paternité n’est en fait qu’un piège, un complot mondial visant à vous détourner habilement de votre vie de gamer.
Ça commence pourtant comme dans un rêve… « Laisse chérie, il est 3h du matin, je m’occupe du biberon. Et puis je m’occuperai de celui de 6h aussi, rendors-toi ! ». Et voilà comment, chaque nuit, vous pouvez tranquillement assouvir votre soif de jeu vidéo tranquillement dans le salon entre 2 biberons, avec en plus ce bonus incroyable qui est de passer pour un héros auprès de Madame. Mais très vite, tout s’écroule…
Fps Killerz
Très vite, votre enfant ne se contente plus de manger et de dormir : il scrute, observe, épie, contemple, admire et analyse tous vos faits et gestes. Et très vite, presque naturellement, survient le symptôme n°1 : la culpabilité du bon parent. « Quand même, tu ne peux pas jouer à God of War devant la petite… Tout ce sang, toute cette violence, j’ai pas envie qu’elle devienne plus tard une psychopathe / sérial-killeuse / égorgeuse d’enfants / violeuse d’animaux à poil court / fan de Lorie ! (rayez la ou les mentions inutiles selon l’échelle de valeur de votre compagne) » Vous avez perdu la première bataille, vos pulsions de violence vidéoludiques doivent désormais être assouvies en l’absence de votre progéniture. Et ça, mine de rien, c’est pas si souvent…
Et puis, tout semble s’arranger. Votre enfant grandit, vous laisse un petit peu plus de liberté, commence à jouer seul dans sa chambre… La fatigue étant moins présente qu’au début, vous arrivez à nouveau à vous réserver quelques soirées en tête-à-tête avec votre console. Un jour, ces quelques mots sonnent comme un magnifique chant des sirènes : « Papa, on joue ensemble ». Quelle fierté de voir votre progéniture, des étoiles dans les yeux, se tenir devant vous les bras tendus, le joypad en offrande telle une relique sacrée. Ne rêvez pas, le retour de bâton vient quasiment instantanément… « Mais bien sur ma princesse, tu veux jouer à quoi ? »
La dictature de l’enfant roi
Vous n’avez même pas terminé de prononcer ces quelques mots que déjà vous savez. Vous savez qu’il n’est pas question de partager avec un enfant de 5 ans une session multi de Call of Duty ou une partie de Red Dead Redemption… En général, à ce moment précis, une larme de dépit coule sur votre visage… C’est ainsi que ces dernières semaines, j’ai eu droit à Viva Pinata, Kinectimals, Joyeux Anniversaire Dora et Nickelodeon Fit (liste non exhaustive).
Depuis une bonne quinzaine de jours, les soirées sont dictées par le même rituel : « Papa, on peut jouer aux Pokémons ». Bonne nouvelle après tout, Pokémon est une excellente licence de RPG… Sauf que jouer avec Florence n’est pas de tout repos, avec une excitation sonore toutes les minutes environ « Papa, attrape le, attrape le !!! », ponctuée de fréquents « Rho, mais pourquoi tu as pas pris Racaillou, c’est lui notre plus fort », et bien évidemment de magnifiques imitations « Pika-chouuuuuu ! »… Qu’est-ce que ca va être quand aux détours d’un passage dans les hautes herbes nous allons vraiment tomber sur un Pikachu. Je pense déjà que mon tympan gauche va exploser…
C’est tout pour aujourd’hui. Dans le prochain épisode vous saurez si Togepi a enfin passé le niveau 30… Ou pas !